Lucidalia Hunters

Zénon naquit dans le Zentrum. Ses deux parents étaient versés dans les activités internes à la cité de Lucidalia, son père, Yûn Bâlixan était alors âgé de trente ans, un commerçant agissant sur tous les fronts, se rapprochant de certaines personnes influentes dans les basses sphères de la Guilde alors même qu’il n’était parti de rien. Et sa mère, Calliope, une artiste de moyenne renommée originaire du Norden.

Le jeune enfant eut l’immense chance de grandir aux côtés de ses deux parents, bien que leur méthodes éducationnelles étaient deux extrêmes opposés. Les siens ont toujours été éloignés des foyers d’apprentissage, accompagnant les membres de la famille partout. La mère de Zénon trempait dans l’affection maternelle, restant auprès de son fils dès que son temps libre le lui permit, jouant avec ce dernier, le nourrissant … Sa garde oscilla tantôt entre son père et elle. Zénon eut en réalité trois foyers principaux, le premier étant le familial, mais il passa également énormément de temps et au Grand Théâtre et à la Plaza Mercatoria.

Durant toute son enfance et même au cours de son adolescence il l’a accompagné lors de ses représentations théâtrales, se complaisant à regarder cela, y trouvant une certaine appétence. Un apprentissage indirect au cours de plusieurs longues années qui fit qu’il se mit à mimer ce qu’il observait, partageant des échanges à ce sujet avec sa maternelle, elle lui apprit alors quelques fondements. Il y développa une fine oreille, écoutant les spectacles en tout genre, observant les pas de danses majestueux. Ces arts, et le théâtre, sont emplis de grâces et de beautés, apaisants et sans fin. Ainsi, c’est depuis son plus jeune âge que Zénon a entretenu son intérêt envers les arts sous toutes leurs formes.

La Plaza Mercatoria était un endroit dans lequel ses parents se rendaient souvent, et lui les accompagnait avec les siens. Entre les étals, le jeune enfant qu’il était se perdait, admirant les créations et les subtilités des artisans. Comme cela va être exposé d’ici peu, Zénon apprit par l’intermédiaire de son éducation, à ne pas être timide et à ne pas hésiter, c’est pour cela qu’il s’en allait à la rencontre de ces dits créateurs afin de les questionner sur leurs méthodes de travail. Épisodiquement, on lui demandait de foutre le camp, parfois, on rigolait du petit être adorable qu’il était, et quand il en avait la chance, certains passionnés exposaient au jeune Zénon les spécificités de leurs métiers. Avec l’habitude, il lui est arrivé de passer des matinées, après-midi, voire journées sous la garde des artisans.

Toutefois, il était une voix dans la famille qui résonnait davantage, et qui proférait que c’était quelque chose de davantage actif que le jeune cadet devait exercer. C’est le père de Zénon, quelqu’un de très ordonnée et autoritaire, froid, ne montrant aucune affection envers ses enfants. En réalité, ses enfants, il les aime à la folie, mais toutefois cette expression se faisait à sa manière, et les dieux savent à quel point elle est singulière. Envers chacun d’entre eux, il disposait d’aspirations, Zénon est issu d’une fratrie. Son grand frère fut plongé dans les arts commerciaux et diplomatiques, en somme et comme cela était dicté depuis sa naissance, le premier venu devait être celui reprenant les affaires familiales. Quant à lui, cela se devait d’être quelque chose de radicalement différent, afin de faire briller la famille, l’élévation devait avoir lieu autre part.

Si depuis l’âge de quatre ans, son père a veillé à ce qu’il soit assidu, comme l’entièreté de sa fratrie, dans l’apprentissage scolaire, Yûn désirait faire de lui un Vindicatores modèle, dépourvu de corruption, humble et modeste, vertueux. Toutefois, Calliope savait que son fils ne pourrait s’épanouir pleinement dans une telle discipline. Toujours est-il que son père avait la main mise sur ce dernier et que malgré l’amour débordant venant de son autre parent, étant un garçon, il eut le sentiment qu’il dut suivre son paternel dans cette ambition.  gé de quatorze ans, Zénon se rendait régulièrement dans le Norden, à la cour d’entraînement des Vindicatores, afin de s’entraîner auprès des chasseurs et de leurs futures recrues, et cela, sous le regard assidu et pesant de son père. C’est Yûn qui lui apprit à devenir combatif de la sorte, à ne jamais abandonner, lorsqu’un coup dévastateur et bien placé d’une épée en bois dans les côtes lui donnait l’envie de relâcher la poignée de son arme, il ne devait en aucun cas le faire, devant envisager la lutte sans aucun relâchement.

Néanmoins, cela lui arriva tant de fois, et Zénon subit le courroux de son père. Celui-ci n’avait le droit à aucune erreur, sous peine de subir un revers sur sa joue ou bien d’être privé de certaines choses. Irrémédiablement, cela impacta sa mentalité. Sommairement, et toujours à ce jour, il est un être humain anodin, la peur sait s'emparer de lui. Mais absolument rien ne l’effraie davantage que son père. Pourtant, il lui voue une loyauté inconditionnelle. Yûn a forgé une immense partie de son caractère, faisant de son fils un homme qui ne songe pas à abandonner. Lorsque vinrent les premiers entraînements à l’aide d’armures, en cas de capotage de sa part, par peur des coups de son père, Zénon conservait le casque en guise de protection parfois pendant des heures durant après son échec.

Le temps passa, ses compétences s’accentuèrent, atteignant l’âge de dix huit ans. Pourtant, il était toujours une chose qui abreuvait davantage son côté aventureux et que sa mère, Calliope, était entièrement au fait : les arts.  Elle se mit en quête d’un juste milieu alliant son caractère énergique et artistique, en parallèle même de sa formation de Vindicatores. Finalement, elle craignait que son fils s’embranche dans une voie qui ne lui convenait pas amplement, ou qui du moins, ne le rendrait pas heureux. Voilà la un luxe qui n’est pas permis à tout le monde. Jouant de la réputation de leur propre famille, elle entra en contact avec d’anciens artisans ayant la connaissance de Zénon du temps des étales, celui-ci obtenu ainsi un stage au Centrum Artisanae, à l’insu même de son père, ce qui lui procura une certaine forme d’anxiété et de pression, fort heureusement pour lui, il est de ceux à qui cela bénéficie.

Durant ces quelques semaines, non seulement Zénon excella dans la matière, mais en plus, il s’épanouit dans la pratique artisanale. Lui qui avait observé cela pendant tant de temps, n’en avait que rarement eut l’occasion, créer ce qui lui plaît, voilà la chose qui le comble. Frapper avec vigueur puis avec délicatesse, le somptueux alliage de ces caractéristiques était là une parfaite manière de lui faire exprimer sa personnalité. Toutefois, et comme résultat de son éducation, Zénon voulut éclipser tous les autres de manière outrecuidante. Ses nombreuses heures d'observations passives durant sa jeunesse s'étaient enfermées dans un bourgeon qui venait à peine d'éclore.

Rapidement, le forgeron d'exception est venu à sa rencontre sous les prérogatives de la Guilde, les qualités du jeune artisan sont indéniables, il est probablement lui-même un joyau qui se doit d'être polit. En sa personne, Zénon trouva non seulement un mentor, mais également un concurrent de poids, infiniment meilleur que sa propre personne. Un objectif était fixé ; celui d'un jour, le dépasser, une volonté commune puisqu'il fut désigné comme son potentiel successeur.

En parallèle, Zénon s'intéresse grandement à l'ingénierie, un domaine qui le passionne également. Zénon y consacre une petite partie de son temps lorsque cela lui est donné. Mais également, il recommence à s'intéresser peu à peu dans les arts, se rendant de temps à autres au Grand Théâtre ainsi qu'à la Bibliothèque.

Épanouit, apposé sur des rails, le jeune homme continue sa vie avec un dessein tout établit. S'il trouve du temps dans ces choses-là, c'est car ce sont ses loisirs et que finalement, en conséquence de sa force caractérielle, ce ne sont que trop peu d'amis qu'il s'est forgé, certains ont décidé de ne pas passer plus de temps à ses côtés. Incisif, insistant, il doit également apprendre à être moins dur envers soi-même.

Aujourd'hui encore, Zénon garde un lien très fort avec sa famille. Reconnaissant envers eux pour cette qualité de vie qui lui est offerte, mais également pour son éducation, irréfutablement, il est le produit qu'ils ont forgé. Son père veille sur chacun de ses échecs, prêt à le corriger au moindre faux pas, il reste également proche de sa mère, assistant aux activités culturelle avec elle lorsque le temps le lui permet. C'est d'ailleurs elle qui a prit l'initiative de l'inscrire au Domus Civitatis, désireux de voir son fils nouer des liens ou du moins tenter de se sociabiliser. Son père a eut un impact trop important sur la personnalité du jeune homme, Calliope aspire à ce que la vie puisse dompter son fils.