Même pas morte, cheh !
Chapitre I : La matérieau d'origine.
C’est l’histoire de Celeste Maiden, la dame de fer. C’est l’histoire d’une bâtarde du clan de forgeron, de cette famille trônant au plus haut niveau des cercles artisans, et qui a pourtant eut des déboires, des souffrances et des problèmes, comme toute famille bien entendu, sauf qu’ici les problèmes ont leur importance, surtout quand le nom de ce problème, c’est Celeste, dix ans, déjà habile avec ses dents, plutôt crasseuse, et assez maltraitée pour être agressive à tout contact. Sa mère morte, un courrier avait été envoyé à la famille Maiden, leur indiquant que la mère de ce petit diable, se trouvait être l’amante d’un des membre de la famille ardente, une des plus influentes dans leur monde. D’abords on ne le crut pas, mais elle avait les yeux de la même couleur que son père, et bon sang ne saurait mentir, ils trouvèrent des similitudes ente le comportement de la p’tiote, et celui de la famille.
Peu de risque que cela soit un mensonge. Dans le doute, on garda quelques temps son existence sous silence. Dans le manoir secondaire de la famille, on lui donna une éducation, des manières, une façon de se tenir, de penser, modelé par deux mentors, l’un en combat et tutti quanti, et l’autre en leçon de forge, bien qu’on lui donnait pas le nom de Maiden à l'époque, de par sa nature de bâtarde.
Celeste Maiden. Elle ne croyait que en ce qu’elle voyait, et la façon qu’on avait de la cacher en disait long sur ce qu’on attendait d’elle. Elle s’imaginait être une sorte de levier pour faire délier des langues, ou bien pour faire briller le nom de la famille, sans qu'on ne sache l'atteindre car elle n'était pas vraiment une de ses membres. Voulaient ils montrer leur aptitude à dresser un bon petit chien d’attaque ? Ou bien était-ce leur façon à eux d’être pieux, et de protéger la petite des affres de la politique ? Elle n’en savait rien, vivant au jour le jour comme le ferait n’importe quelle dame qu’on aurait tiré de la rue, pour la mettre sur un podium, une jolie maison de poupée dont elle était le mannequin.
Qu’on ose diriger sa vie de cette manière, la débecterait vite plus tard ; Pour l’instant, encore en mode survie, elle se contentait d’agir en conséquence, comme un robot. Comme une gentille petite fille.
L’adolescence viendrait faire s’écraser ce mirage, comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, ou bien un chien dans un jeu de quille. Elle se rebellerait, mais en y mettant les formes et le ton approprié, voyons ça ensemble …
Chapitre II : Affûtage
Elle ne serait pas un pion, elle l’avait décidé. Elle tirerait son épingle du jeu, et se placerait là ou elle devait être ; Au côté de sa « famille », qui mit les formes pour son intronisation officielle chez les Maiden, là ou on lui donna le nom de « Dame »,celles qui doivent parler, politiser, diplomatiser. Façon de montrer qu’elle n’avait aucune prise possible sur la famille, et qu’elle était à leur service.
On avait rapidement décelé des facilités chez elle, une volonté de fer et un côté brute qui la classait dans les genre guerrière, plus que les négociateurs et les artisans. La petite avait seize ans, se faisant femme, les hormones et les changements dans son corps étaient suffisant pour la déstabiliser, alors si vous y ajoutez le changement de classe sociale… Propulsée au plus près du pouvoir, on commença par lui imposer les tenues officielles, et tout ce qu’elle devait être et faire, pour le plaisir de la matriarche ou du patriarche, en tout cas quelqu’un d’important qu’elle devait avoir croisé au début de sa vie d’enfant, et qu’elle n’avait jamais revu ensuite ; Et bien elle accepta de jouer la petite fille modèle, sa beauté froide et sa blancheur naturelle, faisait « bien », disait on, comme si elle était un animal voué à faire des concours contre les autres bâtards qui pouvaient exister dans les autres famille connue des autres cercles. La nature humaine ne change pas avec l’argent et le pouvoir, elle le fait à cause d’un sérieux manque d’empathie pour son prochain, et une incompréhension complète de la nature des autres. Tous identiques ? Connerie, chacun est son propre maître, et suit sa propre destinée, forge ses qualités, affûte ses défauts, et fait de tout ça le fer de lance d’une personnalité unique en son genre.
Mais pour l’instant, rien ne transparaissait derrière le masque de chair, ni dans la chaleur de son sang, elle n’avait pas connue ni la guerre, ni le goût du sang. Elle n’avait pas encore mesurer son talent face à une bête qui voulait vous manger, ou face à un créature difforme qui vous courrait après.
Chapitre III : Épée.
C’est l’un des forgeron de la famille qui fit sur sa demande, l’arme qu’elle porterait encore et encore, même de nos jours. Elle était plus fasciné par cette activité que par aller batifoler dans les champs de foins ou se trouver un bon partie, comme certain autres, l'art de créer des armes et armures en revanche, cela l’intéressait fortement.
Elle voulait en apprendre plus, aussi, fit-elle part de ses intentions à un repas de famille, ou presque tout le monde était présent. Elle frappa sur son verre, petite fille de dix neuf ans, sophistiquée et beauté froide des Maiden, ressort politique et levier pour en quelque sorte museler le père de la jeune fille, qu’elle n’avait jamais vu, elle ne savait même pas lequel de ceux là il était. Elle envisageait sa famille comme une seule entité, un seul et même bloc de personnes qui voulaient tellement son bien, qu’ils en oubliaient de la consulter pour toutes les décisions qui lui appartenait :
- Ma très chère famille, fit-elle le menton relevé et rayonnante comme jamais, j’ai décidé de m’engager chez les Vendicatores, mon affectation devrait commencer au début du mois prochain, je serai alors détachée à un unité, pour aller combattre de l'autre côté des murs d'enceinte !
Douche froide dans l’assemblée. La poupée devenait une guerrière ?
Chapitre IV : Le sang
Finalement, la surprise ne laissa guère de place à l’esclandre, et on la félicita chaudement pour sa « volonté ». Peut-être pensaient ils qu’elle ne tiendrait pas ? Ou peut être sa famille semblait meilleure que ce qu’elle lui avait semblé ? Dans tout les cas, elle ne connaissait que son tuteur légal, pas son père, et cela lui faisait mal. La douleur d’avoir perdu sa mère si tôt, et d’avoir survécut dans les ruelles et les orphelinats sans nom ni origine, jusqu’à ce qu’on retrouve sa petit trogne pleine de quenottes, ses cheveux bruns, son regard vairon … Cela ne disparaîtrait pas en quelques années de bon soin.
Elle avait une colère en elle, qui était difficile à cacher, et encore moins à canaliser. Tout le monde en était conscient a présent, à cause de ce visage contrit, d’où aucune joie ne semblait se dégager… Cet art théâtral pour le dramatique, montrait un clair manque d’attention à son égard. Et du haut de ses compétences acquise dans le manoir de son enfance, toute la famille semblait peinée de ne pas avoir réussit à gagner ce combat contre l’inconscient d’une gamine, qui n’avait rien demandé .
Ce manque, cette anomalie, ce traumatisme, ils pensaient pouvoir l’effacer de son coeur par la bienveillance. Mais si c’était la guerre qu’elle choisissait, alors chacun d’entre eux se devaient de l’accompagner dans son projet.
Elle devait partir prendre ses ordres du Privat Marcellus, pour les apporter à sa nouvelle unité déjà en pleine expédition, là ou les humains mourraient par centaine, par milliers parfois. La poupée de fer, Celeste Maiden, quand à elle, se préparait mentalement, et physiquement, avec le maître d’armes des Maiden.
Comment rêver meilleure professeur, que celui qui créait lui même sa lame ? Elle sourit pour elle après avoir prit un coup en plein dans les côtes par son bourreau de mentor au combat, et se fit passer pour une masochiste, ou tout autre créature aimant la violence et les coups.
C’était juste qu’elle lui plaisait, cette putain d’alchimie, cette sacrée adrénaline qui coulait dans ses veines.
- Bon sang ne saurait mentir … Commença le professeur … Vous êtes prête, Ma petite Fit-il après une énième passe d’armes, elle qui apprenait si vite. Elle remercia chaudement son maître, et s’envola pour les étages supérieurs, préparer ses affaires, et dire au revoir à ces gens bizarres, mais qui faisaient sa famille, unique et unie.
En se disant que parfois, un petit geste vaut mille et un mots, et que ce geste de paix, préparait son arrivée sur le front.
Chapitre V : Ascension
Les rêves qu’elles faisait devenaient de plus en plus précis, quasi réels. Dormant très peu, on la surnommait "La veilleuse de nuit" dans son unité ; Elle bossait deux fois plus durs que les autres, ne serait-ce que pour prouver sa valeur, ou encore juste par fierté, pour montrer qu’elle avait mérité autant sa place que les autres.
lls restaient respectueux, mais elle était généralement seule, personne n’osait ni ne voulait lui parler. Elle était sèche, froide et aride comme certaines terres du nord.
Il fallut une attaque , du campement de base ou se trouvait l'unité, pour qu’on lui fasse confiance. Elle s’illustra dans cette bataille, virevoltant comme un beau diable. Elle, ne pensait rien de particulier de cet isolement, qu’elle connaissait déjà… Fit son travail du mieux possible, enfonçant sa lame dans les entrailles de ses ennemis maléfiques et corrompus, le mieux et le plus possible, allant au devant du danger, grâce à ses formations au combat depuis son plus jeune âge.
Formatée a être une arme létale dans la chasse, elle fit ce qu’elle savait faire le mieux… Tuer, arracher la vie, détruire des existences corrompues. Et puis, elle oublia. Oublia que l'unité était son épée et son bouclier. Et n monstre en profita pour lui grignoter sa botte de cuir et tout ce qui se trouvait dessous.
Epilogue : Les Héros anonymes.
Un bureau sombre, austère et froid l’attendait. Point de feu dans l’âtre, juste une cheminée qui devait être là pour la décoration, sur laquelle un porte bougie en cuivre et or, diffusait une lueur à peine plus forte que l’obscurité. Les bougies cramoisie, éclairait le portrait du patriarche , installé dans un coin du bureau. Un bureau d’ébène trônait au milieu de la pièce, et la chaise qu’on lui proposa sembla être la pire que son cul n’ait déjà vu. Déjà que cela faisait quelques heures qu’elle attendait, alors on était au summum de la tentative d’ascendance sur elle, que pouvait lui faire qu'on ne lui ait déjà enlevé ? …Celui qui commandait autant les Maiden, que la plus grande forge de la ville, était un homme très occupé, et c’est quand elle vit la deuxième porte, à moitié ouverte, comme une partie du décor, qu’elle comprit qu’il s’était sans doute tramé des choses obscurs dans ce bureau , perdu au sein des bâtiments officielles de la forge Lucidalianne.
Levant ses yeux des documents étalés devant lui, des petites lunette sur un nez de poirot, deux petits yeux fins et vairons, mais plein d’intelligence, de cet éclat qui animait parfois les hommes, il n’impressionnait guère la jeune femme et sa canne, mais elle devait lui reconnaître son sens du théâtral :
- Alors, voyons voir … Céleste Maiden, vingt cinq ans, cinq ans parmi le corps expéditionnaire ... Bâtarde de la famille et pourtant, votre nom est sur toutes les bouches de mes cousins et neveux ...
La joute verbale pouvait commencer.
- On vous dit redoutable, autant comme guerrière, que comme forgeronne, est-ce vrai ?
- J’ose croire que c’est le travail d’équipe de mon unité, qui lui a permit de se détacher des autres pendant ces dernière années …Et que vos précepteurs m'ont apprit de nombreuses choses ces dernières années dans l'art de travailler le métal.
Elle regardait l’homme droit dans les yeux, sans mentir.
- Très bien très bien, pourtant c’est vous qui vous retrouvez devant moi, vous avez été mise au courant de la raison qui vous amène ici, petit oisillon ?
- Non, j’avoue ne pas avoir été informé, j’ai juste sût que vous vouliez vous entretenir avec moi … Spécifiquement.
- Très bien ! Alors je vais être clair et direct … Vous êtes à présent sous mes ordres, vous serez mon assistante dans la forge de vos aïeuls.
Elle hésita une seconde, le silence était presque sépulcrale, et lorsqu’avec ses cernes et sa bouche tordue, elle le brisa d'un simple : Oui, messire Maiden !
Il lui répondit, laconiquement.
- Tenez, ceci vient de votre obstination et de votre courage pour cette cité et ses habitants... Ainsi lui confia-t-on les clés de la forge principale. Dix autres ateliers entouraient celui, central, du patron des Maiden. Pendant de nombreuses années, elle vécut dans l'ombre du patriarche, jusqu'il arrive a l'âge débile, ou l'on ne sait plus faire la différence entre un marteau et un tisonnier ...
Ce jour là, elle eut enfin ce qu'elle méritait : le titre de "Maitresse des Forges", matriarche des Maiden.
Celle que l'on craignait lorsque de sa démarche claudiquante, elle venait vérifier les ouvrages de ses équipes. Elle n'hésitait toujours pas à mettre les mains dans le feu, et à donner de sa personne pour que résonne pendant des siècles et des siècles, le nom qu'elle avait mérité.