Je suis quelque peu forcenée et têtue, “la vie te domestiquera ma fille” furent les mots de ma mère à mon sujet. Et pour dire vrai, rares furent les fois où elle eut tort, cette fois, en revanche, c’était le cas. Et c’est là la raison pour laquelle elle ne prononça ces paroles qu’une seule et unique fois à mon sujet. Obstinée, immuable, un roc figé, les adjectifs me qualifiant sont légions et j’en suis fière ! Effectivement, je suis contente de ma personne, malgré mes erreurs, une en particulier, et mes défauts. On me dit également espiègle, j’aime jouer avec les gens, connaître leur caractère, les titiller … Tout ce genre de choses en somme, je mens, je m’amuse et j’abuse. Mais non pas par violence ou par méchanceté, disons que la découverte de nouvelles choses s’avère être palpitante, aussi les banalités ont tendance à m’ennuyer. Par ailleurs, il est avéré que mon impulsivité et particulièrement ma combativité peuvent causer des troubles, ou bien être bénéfique cela est variable. Peu ou proue, certains patients m’ont remercié de ne jamais les avoir abandonnés, inexorablement, je suis de celles qui gardent l’espoir jusqu’à la fin, même lorsque tout semble perdu. Mais en contrepartie, j'aime bien me battre ! Parfois, je fais plus jeune que mon âge ...
Deux choses ne me déçoivent jamais : alcool et sieste. La première chose à laquelle je me suis exécutée une fois sortie de derrière les barreaux ? Boire une bière. Pourquoi ai-je réintégré mon ancien travail après tout cela ? Pour vivre, mais également pour boire ensuite. Et je dors ainsi beaucoup. On croirait dépeindre un déchet, et ces mots, je ne les permet pas, je reste fière de mon hygiène de vie bien que je me tue à la tâche. Je travaille ardemment et sans relâche, les heures supplémentaires me connaissent. La pression m’est imposée de mon plein gré. Détester faillir et décevoir les gens, cela me caractérise, les responsabilités sont un poids que je supporte amplement et sans broncher. Durant les premières années de ma maturité, j’ai pris mon envol, ayant vécue seule, loin du domicile familial où résidait ma mère, ce qui fait de moi, je l’estime, une personne capable. Déjà que c’était substantiellement le cas : la personne qui s’occupait de ma jeune sœur durant notre enfance, c’était moi, mère était trop occupée à faire régner la loi. Le ménage ne se faisait pas tout seul également, ni la cuisine, et j'en passe
Ma peau est basanée, legs de mes deux parents respectifs, et les noirceurs cicatricielles de mon contact à la corruption subsiste sur mes ceintures abdominales et dorsales, ce que l’on appelle communément les Radix. Aussi ai-je subi des changements liés à cela en ma chevelure, qui du teint ébène vira au pourpre impérial. Cela me satisfait grandement et m’évite d’assassiner mes tiges, ce que tout autre réalise généralement par l’intermédiaire de quelconque produit récurrent ! Quant à mes yeux … Même si cela reste peu visible, c’est en comparaison avec ma sœur cadette que l’on le remarque aisément. Nous avions les mêmes pupilles, ambrées, étincelantes et chatoyantes au soleil. Elles ont viré à la dorure. Au moins, ma description s’avère être singulière. Et cela fait que l’on me reconnaisse sans grande difficulté, sous-couvert que l’on confère une description précise de ma personne.
A ce propos, mon style vestimentaire est varié, quoique essentiellement ample. La diversité repose en la pléthore de couleurs qu’il me plaît de porter. Hélas, tous les teints ne me siéent pas. Mon maquillage est sommaire, subtil, je ne procède pas dans l’outre-mesure, du moins, quant à ce sujet. Mes yeux ont de fines plissures, langoureusement dessinés avec des courbes. Ma dentition est on ne peut plus parfaite, un grand soin y a toujours été apporté et cela même durant mon ère de captivité. Pour en revenir à la chevelure, l’oscillation résultant de mes indécisions multiples m’ont fait hésiter et changer de moults fois. Courts, et puis longs. Avec une frange, et puis dégarnis. Le pire réside en cela ; à ce jour-même je ne saurais dire ce que je préfère … Mais pour l’heure, les voilà longs, pour mon travail je me dois de les cadrer en un interminable chignon, et pour des mesures pratiques au sein de la civile, je les retiens en une longue queue de cheval qui se place en parallèle de mes vertèbres.
Outre cela, je suis une femme de mon âge, avec mes qualités, et mes imperfections. Mon apparence est quelque chose à laquelle j’apporte grand soin. D’autant que mon visage est très expressif et, à l’image de ma personnalité, enclin à la communication. De la sorte, mon combat est quotidien : je chasse les plis et les rides. Et pour l’heure, mienne est la victoire …
Dernière édition par Élise de Viviès le Sam 27 Juil 2024 - 13:31, édité 8 fois