Comme en témoigne sa barbe, présentement couverte de quelques rares poils blancs mais surtout d’une robe grisâtre naissante, Icare a déjà vu s’écouler plus du tiers de sa vie. L’homme réprouve les commentaires faits à l’égard de cette vieillesse, cela a le don de l’énerver, toutefois c’est là l’une des rares exceptions à son insouciance qui s’est développée au fil de ces printemps passés. Il serait capable de réaliser une sieste n’importe où, et les dieux savent Ô combien dormir est devenu l’une de ses activités préférentielles. Les fois où l'assoupissement a été de mise en pleine expédition, les doigts de la main ne peuvent plus les compter depuis bien longtemps.
Car oui, tels sont les aléas pour un homme aussi fureteur que lui, dont la curiosité et l’avidité sont nourries par son inconstance. Dès l'enfance, il traînait déjà par-delà les murs et épiait fortuitement des créatures inoffensives, rédigeant des notes dans l’ombre à leur sujet. Combien de fois s’est-il intéressé à un animal avant d’abandonner ses notes pendant quelques jours voire semaines ? Il finit toujours par y revenir. Les connaissances de la faune et de la flore, il en représente la pointe, appuyé par son mentor. C’est également cela qui lui permet de sommeiller discrètement sur la branche d’un arbre, après s’être recouvert d’une plante dissimulant son empreinte olfactive …
Les flegmatiques sont d’une école opposée. Allons, difficile d’ignorer l’impulsivité, la combativité et la colère d’un tel être. Disons qu’il ne faut pas l’énerver et qu’il est facilement irritable. La versatilité de son caractère peut transformer sa jovialité en une terrible acrimonie, car oui, son ire est un gouffre profond qu’il ne cesse de forer afin d’en apercevoir le bout, sans succès. En temps normal, les interactions sont sources d’influencement, quant à sa personne ? Oh, cela peut survenir d’un seul coup.
Icare est ainsi vivant, tout simplement, peut-être que l’aigreur dominera à l’issue d’une conversation, tout comme la joie et l’humour le pourraient. Et peut-être même que si une telle discussion avait été entamée trente minutes plus tôt il en aurait été tout autre, tels sont les aléas. L’homme consume sa vie sans relâche, siestes, lectures et alcools … Rares sont les choses qu’il n’a pas essayé ou qu’il se refuse, les avantages avec un tel psyché subsistent en une quasi immunité aux dépendances du commun des mortels. Pourtant, qu’est-ce que des fois il aimerait …
En terrain neutre, il serait impossible de dire s’il tend davantage vers la cruauté que la bienveillance. Déjà, cela dépend pleinement de son humeur, et puis, la vie et les responsabilités qu’incombent une personne de son statut lui ont appris à devoir se plier à des conjonctures déplaisantes. Faut-il sacrifier quelqu’un pour le salvation de plusieurs ? Sincèrement désobligeant, mais soit, cela sera fait sans grande hésitation ni compassion, mais sa mort sera honorée autour de la prochaine chopine ! A ce propos, oui, boire, ça, ça le rend heureux, et son alcool préféré n’existe évidemment pas … Vous commencez à le comprendre. C’est un homme au rire bruyant, et la gêne et l’inconfort des autres ne lui importe que trop peu.
En revanche, il est des choses qui accaparent pleinement son attention, si bien que rares, tout son être en demeure alors captivé sans relâche. Non, je ne rentrerai pas d’expédition tant que je n’aurai pas trouvé telle chose, pourrait-il dire, et alors oui, risquant sa vie pour une simple obsession envers quelque chose l’intriguant, c’est tout à fait quelque chose qu’il serait capable de faire … Ces fascinations se font au gré du hasard, une blandice collective, ça, il pourrait n’y porter aucun oeil. Alors que quelque chose d’anodin, que tous possèdent sans y porter d’intérêt, et que lui non, ça, le pourrait bien davantage. Mais encore une fois, c’est si dépendant … Car, pour dire vrai, une vérité subsiste également dans le fait suivant : ce que personne n’a, mais qui est néanmoins obtenable, lui se battra avidement pour l’obtenir et le conserver.
En ce sens, lui et le sieur Pantazi se sont bien trouvés ! A l’exception que l’élève est bien plus possessif, oui, s’il s’est battu pour l’obtenir, la chose est et restera entre ses mains. Un million de dalias pour cette griffe, vous dites ? Là, l’hésitation frapperait … Là où tant d’autres l’auraient donné aussitôt.
Quelque peu individualiste, il n’hésitera à aucun instant à faire prévaloir sa propre personne et les siens au détriment des autres, toutefois, s’il lui est possible d’amicaliser avec quelconque personne qui soit, une simple bière suffira, rentrer dans sa profonde considération ainsi que son respect représentent quelque chose de bien différent. Et en cette finalité, bien peu sont ceux à l’avoir atteint.
Naturellement, s’il est capable d’être grandement immature afin de se faire rire lui-même, Icare sait avant toute autre chose être sérieux. Les affaires de la cité, la protection des instances et des êtres vivants, toute autre chose qu’il soit, il sait s’en occuper. C’est un bosseur endurant, et s’il est capable de se plaindre et d’hurler pour une piqûre de moustique, il pourrait se taire pour une clavicule émietté. Être audacieux et direct, tels sont les mots de son mentor.
C’est son manque d’ambition ainsi que les remous de sa personnalité qui font de lui l’éternel second au poste de Dominus, et si par le passé il s’est entêté à avoir un semblant de convoitise quant à ce poste, propulsé par son psyché de travailleur, ce fut hélas pendant l’heure de gloire de sa camarade Obiang. Aujourd’hui, évoquer ce poste le fait bâiller, c’est avec une grande insouciance et une paresse cyclopéenne qu’il y songe, tant de paperasses ? Courir à droite et à gauche pour des choses qui ne vous importent pas forcément ? Sans lui. Mais dans la société méritocratique de Lucidalia, à la vue de ses compétences et de ses connaissances, c’est lui que l’on recommande nativement en tant que successeur à la Domina actuelle. Et si la nécessité s’y impose un jour, ou que les fluctuations de son inconstance ne cesse, il répondra alors présent.
Il n'existe qu'une fluctuation à tout cela, le soleil de ses journées, c'est bien sa femme, Amari. Cette dernière fait ressortir le meilleur et le pire de l'homme, en cas de danger, il serait prêt à tout faire pour cette dernière. Possessif à outrance, ce qui est réciproque, il la chérit quotidiennement et les jours passées loin d'elle, à l'extérieur, le rendent grincheux et enclin à l'irritation. Le Vivi l'aime au même titre qu'il n'aime pas vivre confiné, elle est sa principale ancre dans les enceintes de la cité.
Ce dernier possède une chevelure d'ébène, redescendant par-dessous sa nuque sur l'arrière, et jusqu'aux traits de son menton sur les côtés. S'il lui arrive de négliger ses soins capillaires, cela a le mérite de l'irriter bien assez rapidement et, tel un rappel, il s'en va les faire couper aussitôt. Flemmard, il ne se soucie guère d'explorer de nouvelles coiffures, et en conséquence, il les range toujours de la même manière, de part et d'autres de son crâne, laissant une fine raie en son centre. Mais ses cheveux sont épais.
Son corps est couvert des cicatrices de son impudence et de son caractère aventureux. Sous ses vêtements, nombreuses sont ces dernières, mais pour l'essentielle fines ; traces de griffures, écorchages liés à des branches, de tout. Mais aucune de titanesque, en réalité, les plus grandes et les plus visibles sont situées sur son visage, une en travers de la mâchoire notamment. Et si les avis sont variables quant aux sujets de ces plaies du passé, lui les arbore fièrement;
Ce dernier apprécie s'équiper de quelques bijoux discrets, des boucles d'oreilles créoles, à la teinture sombre, ainsi que, de temps à autres, quelques chaînes que si veulent également d'être invisibles. Ce dernier ne verse pas dans la représentation, pour dire vrai, ce que les gens pensent de lui, cela ne lui importe que trop peu.
Son visage est expressif, démontrant aisément sa colère récurrente ou ses rires joyeux autour d'une choppe bien remplie. Sa barbe est légèrement aménagée, il la rase régulièrement mais la laisse présente, à l'image de sa moustache qui se veut d'être fine. Quelques poils gris et de rares poils blancs se sont incrustés ici et là, bien plus présents dans sa pilosité que dans sa chevelure. Ses yeux sont d'un bleu profond, et les contours un rien plissés.
Quant à son style vestimentaire, il est bien rustique, il ne verse pas dans les apparats de luxe, quand bien même il le pourrait. Ce dernier se contente de tuniques modiques, de bas sommaires et de bottes usées. Tout chez lui traduit un caractère singulier.
Dernière édition par Icare Belmont le Dim 1 Sep 2024 - 21:10, édité 4 fois