A côté de ça, Charlie est mue par une jovialité candide dont elle aurait bien du mal à se défaire. Elle fredonne souvent les mêmes airs de musique, encore et encore, elle aime danser tout en ignorant réellement quoi faire de son corps dans ces moments là, et courir sans aller nulle part. Elle se régale de choses simples, à sa portée, humble avec le bonheur qu’elle peut trouver. Elle est entière, et si elle peut se montrer passionnée, voir obsessionnelle avec des choses qui l’intéressent, concernant celles qui l’ennuient, elle ne prendra jamais la peine de feindre le contraire. A quoi bon ? Cet aspect de la politesse l’ennuie profondément.
Heureusement curieuse, ses zones d’intérêts sont légions. Mais s’il est une chose invariable dans sa vie, c’est son goût démesuré pour les boîtes à musique — celles à cylindre surtout. On en trouve peu, même s’il existe quelques artisans qui en réalisent en ville. Elle peut passer des heures à regarder le mécanisme tourner et s’activer, et tout autant à démonter, comprendre, et remonter le dit mécanisme. Elle est une habituée du LuciVert, y dénichant souvent des trésors, à ses yeux, qu’elle collectionne également ; allant de vieilles charnières abîmées récupérées sur un meuble mal en point, à des montres au cadran brisé et aux aiguilles manquantes. Du bric et broc de métal fané qui ne trouve une logique homogène que dans sa tête.
Avec ces trésors là, les choses sont simples, et faciles. Si elle ne déteste pas ses congénères, si même souvent elle en recherche la compagnie, Charlie est définitivement maladroite et semble dénuée de tout sens du second degré. Elle passe immanquablement à côté des sous entendus qu’on veut lui faire, générant régulièrement des quiproquos ou de l’incompréhension. Si elle n’aime pas mentir pour ménager les égo, elle cherche activement et avec beaucoup de bienveillance, depuis longtemps, sa manière d’être au monde, d’être correcte. Plus ou moins consciente de ses lacunes, donc, elle a tendance tour à tour à s’excuser à outrance ou à rire trop fort pour conjurer ses impairs, ayant intégré que ces deux comportements là étaient souhaitables et souhaités par ses pairs.
Enfin, Charlie déteste qu’on l’approche de trop près ou qu’on la touche sans la prévenir dans des contextes absolument anodins de la vie quotidienne. Le cas échéant, surtout si elle est surprise, il n’est pas rare qu’un geste violent lui échappe pour repousser l’outrecuidant qui aura eu cette indélicatesse, rappelant à qui pourrait l’oublier — ou l’ignore — qu’elle peut être une véritable furie quand quelque chose lui déplait vraiment.
Charlie est comme sa mère : toute petite et rondelette. Son visage est à l’image du reste de son corps, tout en courbes et en douceur, saupoudré d’une myriade de tâches de son. Des joues rebondies sous les pommettes saillantes, une poitrine encombrante qu’aucun vêtement ne parvient vraiment à contenir entièrement, des membres charnus, son embonpoint ne l’a jamais vraiment gênée. Et sous les rondeurs, elle a gagné en endurance et en force avec le temps — son travail de vindicatora oblige.
Ses gestes sont amples, son visage expressif et sa peau interminablement pâle trahit souvent son embarras sans qu’elle parvienne à avoir de prise dessus. Cela la rend assez lisible pour les autres et il n’est pas rare que ses interlocuteurs parviennent mieux à comprendre ses émotions qu’elle-même.
Pour le reste, Charlie n’est pas particulièrement coquette. Elle attache davantage une importance symbolique qu’esthétique à certaines fantaisies : les tissus dans ses cheveux, un collier, un vieux bracelet de cuir usé. Elle choisit d’abord ses vêtements selon leur confort et leur praticité.
Dernière édition par Charlie le Sam 19 Oct 2024 - 11:05, édité 4 fois