Lucidalia Hunters
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  • Lucidalia Hunters

    Nous nous trouvons dans un monde au plus proche du désespoir, mêlant Corruption et affrontements contre des monstres de toutes les formes. Après l’apparition de la Désolation, un monstre gargantuesque détruisant tout sur son passage, l’Empire de Concordia a dû subir un exode maritime, s’échouant sur un continent inconnu, habité de créatures en tout genre. Il s’agit de l’An 0.

    Dans ce contexte apocalyptique, de nombreuses ressources de l’Empire ont été perdues, amenant la population au maigre nombre de 150.000 habitants. Forts de caractère, les rescapés ne se contentent pas simplement de survivre, mais prennent leur place sur ce nouveau continent : la ville de Lucidalia dissipera la Corruption.

    Aujourd’hui en l’An 54, les humains sont installés dans la ville, qui survit comme elle peut malgré l’hostilité des environnements alentours. Qu’il s’agisse de chasse, de sciences ou de récolte, chaque pan de la société lutte pour la même chose : la survie de l’Humanité. Vous participerez à celle-ci, dans un contexte post-apocalyptique victorien dans lequel chacun a un rôle à jouer !

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    [TW:S+BH] J'ai pas envie.

    [TW:S+BH] J'ai pas envie.

    Noodle

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    [TW:S+BH] J'ai pas envie.Sam 15 Juin 2024 - 19:05
    NoodleAsbestos — ArknightMycologue empirique21Non-binaire (elle/il/iel)Pansexuel.leBranleur.seJe ne souhaite pas une chambre au Domus CivitatisNoodle est pas une personne discrète, son caractère de merde va très bien avec son physique particulier. La salamandre est bruyante, iel fait connaître sa présence par des exclamations en tout genre, souvent des injures balancées sans raison, et iel parle fort. Et beaucoup. Lea mycophage n'a pas sa langue dans sa poche, iel trouve toujours quelque chose à dire sur un truc, bien qu'en réalité, c'est surtout la première chose qui lui passe par la tête qui sort de sa bouche. Son discours en devient parfois incompréhensible, passant d'une idée à une autre, sans fil conducteur pour les relier ensemble. Ses pensées se traduisent rapidement en paroles, avec un manque de filtre flagrant qui laisse échapper des vérités qu'il vaut mieux garder pour soi. Noodle ne réfléchit que trop peu avant de parler, ce qui lui vaut d'être souvent au centre d'embrouilles et d'altercations qui auraient pu être évitées s'iel fermait sa grande gueule.

    Ce manque de filtre s'accompagne toutefois d'une franchise mal articulée ; si certains lui reprocheront de ne pas y aller dans la dentelle avec ses propos, d'autres reconnaissent le franc-parler dont lea mycophage fait preuve pour dire ce qu'iel pense. Si vous cherchez un avis honnête et sans fioriture, vous pouvez lui demander sans problème : coupe de cheveux ratée, godasses moches, personne chiante, tâche ennuyante, etc... Bien sûr, ça ne l'empêche pas d'être un trou du cul quand iel dépasse les limites, mais le mot regret ne fait pas partie du vocabulaire de la salamandre. Iel a dit ce qu'iel avait à dire, à vous de vous débrouiller avec cette information.

    Par contre, ce qui fait d'iel un véritable trou de balle, dans les yeux de certains, c'est sa mauvaise foi… Enfin, peut-on réellement parler de mauvaise foi quand Noodle ignore les remontrances qu'on pourrait lui faire vis-à-vis de son comportement ? Les remarques entrent par une oreille pour sortir de l'autre, sans réellement s'imprimer dans son cerveau, alors n'espérez pas un changement d'attitude de sa part. Ayant vécu pas mal de brimades pendant son enfance et surtout des moqueries à son adolescence, Noodle n'avait que deux réponses adaptées : se battre ou ignorer. Bien qu'en grandissant, iel a plutôt tendance à ignorer complètement les remarques, bien que ça lui arrive encore de déclencher des bagarres inutiles.

    Cette attitude je-m'en-foutiste est cependant une véritable force pour la salamandre, capable de faire preuve d'une tolérance à toute épreuve. Iel-même corrompu.e, ce serait hypocrite de sa part de détester les concitoyens dans la même galère ! Son ouverture d'esprit ne s'arrête pas à la Corruption, iel en a un peu rien à foutre des autres et de ce qu'iels font avec leur cul, tant que ça n'emmerde personne… Et ce qui l'emmerde par-dessus tout, c'est les connards racistes, ceux qui voient d'un mauvais œil les personnes corrompues. Son impulsivité ne se retrouve pas uniquement dans ses paroles, mais aussi dans ses gestes, et face à ce genre d'intolérance, son poing part plus vite qu'un pique verbal. En général, Noodle évite ce genre de personne, bien qu'iel fasse une exception à son frère de cœur, qui n'échappe pas aux coups-de-poing de la créature quand il se permet des réflexions racistes.

    Si ce n'était pas encore assez clair jusque-là, lea mycophage réagit beaucoup par instinct. Noodle écoute toujours son intuition, sans vraiment réfléchir à deux fois… Ce qui ne veut pas dire qu'iel a raison, ça lui vaut même parfois d'être dans la merde sans le vouloir. Son instinct de survie semble parfois inné lorsqu'iel se retrouve en mission, bien que ce soit surtout pour sa pomme. Pas très prudent.e, iel fait toujours de son mieux pour éviter que sa queue ne soit raccourcie de quelques centimètres.

    La nature ne l'effraie pas, et c'est sur ce même instinct qu'iel se repose pour ramasser les champignons ou tripoter des insectes, ce même instinct qui lui dicte s'iel doit manger ou non ce qu'iel a entre les doigts. Noodle n'a pas de grandes ambitions, sont but n'est pas de nourrir la population de Lucidalia avec des arthropodes ou des mycètes, lea Messore est tout simplement intrigué.e par ces choses que beaucoup de gens décrivent comme répugnantes et inutiles. Iel n'a d'ailleurs que très peu d'éducation sur ces sujets, préférant son expérience personnelle et empirique pour remplir ses petits carnets d'exploration, ça lui arrive parfois de lire un bouquin ou deux, s'il y a de jolies illustrations dedans. La salamandre n'est pas du genre à rester en place très longtemps, lui demander de rester tranquille pour lire un livre est une tâche compliquée. Noodle a tendance à se désintéresser rapidement pour passer à autre chose, oubliant ce qu'iel faisait avant. Les tâches rébarbatives sont les pires pour ellui, lea mycophage va osciller entre procrastination volontaire et oubli involontaire de la corvée.

    Capable de bien des choses avec ses dix doigts, Noodle profite de sa vie merdique au maximum en diversifiant ses hobbies et ses plaisirs. Si la nature lui offre quelques loisirs à l'extérieur des murs, c'est dans son entourage et la drogue qu'iel trouve un intérêt à l'intérieur de la Cité. La salamandre compte bon nombre de connaissances et de collègues, mais iel apporte une attention particulière à sa famille choisie. Orphelin.e depuis la naissance, Emil et Rinko sont devenus deux véritables piliers émotionnels et affectifs dans sa vie. Quand bien même iel se chamaille et se bat encore avec son grand frère, quand bien même la bouffe de sa grande sœur soit immonde… Noodle est prêt à sacrifier sa recherche perpétuelle du plaisir pour souffrir pour eux. Juste un peu. S'iels peuvent supporter l'insouciance de l'animal, c'est la moindre des choses qu'iel puisse faire.

    Après tant d'années passées à leur côté, il reste parfois difficile pour la salamandre de se reposer pleinement sur eux. Noodle les adore, mais son désir d'indépendance prévaut sur l'unité de leur famille, ce qui l'arrange bien car iel plutôt dégourdi.e et n'aime pas être redevable. Bien que la raison soit plus sinistre, lea mycophage se voile la face en disant qu'iel a toujours été seul.e et qu'iel finirait seul.e, de par le fait qu'Emil soit complètement inconscient et que Rinko se lassera un jour d'iel. Que la vie est courte, surtout avec les dangers d'Eldoria…

    Et pour chasser ces vilaines pensées, Noodle n'a pas trouvé mieux que consommer de la drogue. Ce qu'iel affectionne particulièrement, c'est de manger certains mycènes psychotropes, bien plus discrets que de fumer certaines plantes à cause du parfum odorant et reconnaissable. Sa consommation reste encore maîtrisée, mais la salamandre s'y réfugie assez facilement et régulièrement, c'est le seul moyen qu'iel a pu trouver pour soulager ses angoisses et son esprit constamment en ébullition. Un petit travers qu'iel cache à Emil et Rinko pour des raisons évidentes…LoquaceInstinctif.veTolérant.eCurieux.seFranc.heIndépendant.eBruyant.eExcentriqueHédonisteInsouciant.eDissipé.eImpatient.e
    45 à 55166Retirez le ciré jaune et vous aurez une meilleure idée de l'animal. Pas plus d'un mètre soixante-six, il n'y a que son poids qui est incertain, les variations allant parfois de cinq à dix kilos sur une période de plusieurs mois, iel avoisine les cinquante-cinq kilos au meilleur de sa forme. C'est un combat constant pour la salamandre que de garder un poids optimal, son corps comme incapable de stocker correctement les graisses, iel est aussi incapable de garder une forme physique en s'entraînant sérieusement, de part son poil dans la main. Heureusement pour ellui, son travail de Messores lui permet d'avoir une activité physique entretenant son endurance et ses mollets de coq. D'ailleurs, les proportions de son corps sont quasi-ridicules : ses membres sont chétifs, ses jambes et ses bras sont plus longs que son tronc, lui donnant une allure élancée et filiforme. Son cul maigre et sa petite poitrine n'apportent pas réellement de formes à ce corps pâle.

    Ce corps qui est d'autant plus ridicule lorsque que l'on remarque qu'une queue animale y est attachée, dans le bas de son dos, d'environ quatre-vingts centimètres de long. Sa queue a une texture semblable à celles des salamandres, iel ne possède donc pas d'écailles, mais bien une peau épaisse luisante et parfois d'aspect huileuse, au toucher humide allant jusqu'au gluant. Ce mucus permet de garder sa queue hydratée pour éviter de sécher. Mais n'ayez crainte, Noodle n'a rien de toxique ! Bien que cet appendice ne secrète aucun poison, c'est pas une excuse pour la tripoter sans le consentement de lea mycophage. Ne soyez pas étonné s'iel vous décoche un coup-de-poing en pleine face si vous le faites.

    De base noire, la couleur de sa queue varie selon les saisons ; l'été est l'une des meilleures périodes pour admirer les tâches jaunes orangées qui couvrent la peau noire et épaisse de sa queue, les couleurs sont plus vives, accentuées par l'aspect huileux. À l'automne, la perte des couleurs se fait graduellement. Durant l'hiver, les tâches sont moins visibles, elles se fondent avec la couleur noire de sa queue, un noir beaucoup moins intense et presque terne. C'est vers le milieu du printemps que les tâches refont progressivement leur apparition, accompagnée par la mue annuelle de son appendice. La mue n'est en rien douloureuse pour lea mycophage, c'est surtout encombrant pour ellui de se débarrasser de la peau morte d'une manière ou d'une autre.

    Sa queue n'est pas la seule marque de Corruption que porte son corps, son visage triangulaire est aussi atteint à bien des niveaux. Le plus évident étant l'hélix pointu de ses oreilles, oreilles qu'iel décore de bijoux en tout genre. Lorsque l'on regarde plus attentivement sa bouche, il y a deux éléments qui surprennent : sa dentition en dents de scie, véritables crocs triangulaires, et les muqueuses de sa bouche d'un bleu cyan. Il n'est d'ailleurs pas étonnant de voir lea mycophage avec de la bave au coin des lèvres. Loin d'avoir la rage, il s'agit d'un effet secondaire de sa mutation, dont Noodle s'accommode en l'ignorant complètement, c'est pas comme-ci iel pouvait y faire quelque chose…

    Bien que dans sa jeunesse, les yeux de la salamandre étaient d'un vert pomme éclatant avec des pupilles verticales, iel se pavane maintenant avec une hétérochromie provoquée par une nouvelle mutation lors de son adolescence. La sclère de son œil gauche est devenu complètement noir, son iris est maintenant violet, tandis que des Radix noirs couvrent sa paupière inférieure jusqu'en haut de sa pommette. Cette mutation se fait toutefois au prix de sa vue, aussi cool que puisse être un œil corrompu, Noodle a perdu la moitié de l'acuité visuelle de cet œil, rendant les objets de son entourage flous. Maintenant adulte, la vision de cet œil semble s'être stabilisée, bien qu'iel ne soit pas à l'abri d'une dégradation dans les années à venir… Pour éviter de troubler sa vision, Noodle doit porter un cache-oeil, accessoire qu'iel oublie ou perd régulièrement.

    Autre fait de sa génétique complètement claquée au sol, la couleur des cheveux de Noodle. Le dessous de sa tignasse lisse et violacée n'est pas du tout de la même couleur, partant simplement sur un bleu cyan. Coupé court, une épaisse mèche vient d'ailleurs couvrir son œil malade.

    Côté vestimentaire, Noodle ne se sépare jamais de son ciré jaune, une toile en coton cirée avec différentes plantes pour donner cette couche imperméable. Un manteau qu'iel ne lâcherait pour rien au monde, de par les multiples poches, mais surtout pour l'attachement sentimental. Pour ce qui est du reste, Noodle n'a pas de préférence vestimentaire, bien qu'iel déteste les jupes et les robes, iel mélange régulièrement les styles vestimentaires. À cause de la Corruption, lea mycophage se retrouve régulièrement à retoucher ses fringues pour faire passer son énorme queue.


    Dernière édition par Noodle le Jeu 20 Juin 2024 - 22:38, édité 10 fois
    https://lucidaliahunters.forumactif.com/t68-twsbh-j-ai-pas-envie

    Noodle

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    Re: [TW:S+BH] J'ai pas envie.Sam 15 Juin 2024 - 21:56
    Tous les champignons sont comestibles,
    certains une fois seulement !
    Une femme qui accouche dans la douleur, une jeune mère qui n'aura même pas la joie de prendre son enfant dans les bras. Un dernier souffle quitta ses poumons alors qu'un premier cri fut poussé. Ce petit bébé ne connaîtra que les bras des docteurs et des sages-femmes, car personne ne vient réclamer le fruit d'un amour supposé. Ce nouveau-né n'a pas de père, plus de mère ; pour couronner le tout, il est corrompu. Après plusieurs jours d'observation et de tests, les experts n'ont remarqué qu'une seule anomalie : une protubérance étrange de trois centimètres sur le bas de son dos, au-dessus de ses fesses. Ce bébé fait partie des rares enfants de sa génération à être naît avec des difformités causées par la Corruption, qu'on supposa in utero. La mère de l'enfant n'était qu'une simple civile, à la vie bien rangée. Et sans savoir qui est le père, les médecins ne pouvaient que théoriser sur les futurs de sa croissance.

    C'est donc avec évidence que le marmot fût placé à l'adoption, dans l'un des orphelinats dotées de pouponnière de Lucidalia. Un prénom lui fut donné, un numéro de dossier lui fut attribué et bientôt, les visites de futurs parents s'enchaînèrent. Qui voudrait d'un enfant déformé, infecté par la Corruption sous son toit ? Ce bébé était une véritable bombe à retardement pour bon nombre d'adoptants, les multiples ombres sur son dossier ne donnaient tout simplement pas envie aux gens de l'adopter spécifiquement. Peut-être que ce pauvre bébé n'avait tout simplement pas de chance ou que ses hurlements dissuadaient quiconque de signer les papiers d'adoption.

    C'était même plutôt arrangeant d'avoir le bébé à portée de main plutôt que dans un foyer chaleureux. Les premières années ont permis à quelques scientifiques et experts d'observer les évolutions de son infection. La protubérance, à l'origine couleur chair, se pigmentait lentement de noir. Les cartilages de ses oreilles changeaient de forme, l'hélix de chaque oreille devenant pointu. Les quelques mèches de cheveux qui commençaient à couvrir son crâne démontraient aussi une atteinte génétique, la couleur de ses cheveux n'avait rien de naturel. Les muqueuses de sa bouche et du reste de son corps étaient d'un bleu anormal… Pour le reste ? Le bambin était des plus normaux ! Quoi que bruyant, que ce soit par des cris de colère ou des gazouillis de joie. Ses dents de lait étaient normales, des petites quenottes inoffensives, bien qu'iel avait déjà du mordant à l'époque.

    Un enfant qui grandit pour quitter la pouponnière et rejoindre les gosses de son âge dans un autre orphelinat, pour les plus grands. Si le prénom a été omis jusqu'ici, c'est volontaire ; iel ne l'a jamais aimé. Quand iel se présentait aux autres enfants, iel utilisait ce nouveau prénom qu'iel s'était choisi : Noodle. Un nom étrange dans les oreilles des autres, qui lui valut autant d'insultes que de regards de travers. Iel lui arrivait parfois d'en arriver aux mains quand les moqueries étaient insupportables, ce qui attira forcément l'attention des adultes… Iels ont tenté de lui expliquer gentiment qu'iel ne pouvait pas choisir le prénom, qu'iel devait garder celui qu'on lui avait donné à la naissance. C'était sans compter sur l'obstination de lea gosse, qui, lorsqu'iel su écrire, remplissait ses devoirs avec ce nouveau nom. Noodle se faisait engueuler pour deux choses : son prénom et ses notes catastrophiques. Iel n'était pas bon élève, incapable de se concentrer sur les leçons, ne faisait pas ses devoirs… Rapidement, l'étiquette d'idiot.e lui fut attribué autant par les professeurs que par les autres enfants.

    Pourtant, Noodle faisait de son mieux pour se faire des amis : iel essayait de jouer avec eux (mais ça finissait toujours en dispute), iel essayait de montrer des insectes cool (mais ça finissait toujours en bagarre)... Ces échecs sociaux se transformaient en raisons pour les autres gamins de l'emmerder. Bien que le harcèlement n'a souvent pas besoin de raison, Noodle était assez différent.e et bizarre pour susciter des insultes créatives comme les mauvaises farces. Les réactions de l'orphelin.e était aussi explosive qu'hilarante pour eux, certainement pour ça qu'iels avaient de la salamandre une cible facile. Heureusement pour elle, sa corruption n'était pas connue de ses tyrans, ce qui aurait pu rendre le harcèlement encore plus brutal pour ellui à cette période et dans les années à venir.

    Dans ce groupe de petites merdes, il y en avait un plus hargneux que les autres, plus âgé qu'ellui et nouveau dans l'orphelinat. Emil était surtout le gamin avec lequel iel s'est le plus battu à cette époque (et encore maintenant). Allez savoir pourquoi c'était toujours avec ce gosse que ça dégénérait rapidement et la violence n'avait rien à voir avec des disputes de cours de récré. Noodle finissait même par prendre ça pour un jeu, à tel point qu'iel lui proposa, avant de se mettre sur la gueule :

    Si j'gagne, tu deviens mon pote !

    Sa requête était aussi simple qu'elle était triste, l'animal n'avait tout simplement pas d'amis, et c'est la seule chose qu'iel demandait en retour de gagner une baston. Iel aurait pu demander à ce que le harcèlement cesse, ce qui aurait été honnêtement impossible vu l'effet de groupe, mais à sept ans à peine, on a d'autres préoccupations, beaucoup moins rationnelles…

    Évidemment, Noodle gagna la bagarre, comme à chaque fois. Emil n'était pas du genre à la laisser gagner, vu son agressivité naturelle, et malgré le jeune âge de la salamandre, iel gagnait à chaque fois toutes ces rixes. Celle-ci était encore plus décisive, par contre, car iel avait l'amitié d'un plus grand à gagner, ce qui montrerait aux autres tyrans qu'iel ne fallait pas l'emmerder… Quand bien même le duo termina dans le bureau du directeur de l'orphelinat, Noodle était incapable de perdre son sourire. Iel s'était fait son premier ami !

    Une amitié étrange, à sens unique, car Noodle était stupide. C'était pourtant évident que le jeune garçon n'en avait rien à foutre des scarabées colorés et des cailloux aux formes intrigantes, à tel point qu'iels finissaient toujours par se battre, ce qui était inutile car Noodle gagnait toujours ces chamailleries. En parallèle, les autres harceleurs semblaient délaisser la jeune créature. Est-ce le fait qu'iel emmerde tout le temps Emil ou bien qu'iel ne réagissait plus aux railleries ? Difficile à dire, on ne sait pas vraiment ce qui se passe dans la tête de gamins de dix ans, pas vrai ?

    DEBUT TW: Suicide

    Dans celle de Noodle, tout était bien plus simple. Ses journées se découpaient entre la souffrance scolaire et trouver des petites merdes à montrer à Emil pour susciter de l'intérêt chez lui. Malgré cette nouvelle amitié, iel était seul.e. Une solitude qui ne lea dérangeait pas tant que ça, car iel trouvait toujours quelque chose pour s'occuper ! Par exemple, ce jour-là, iel s'était réfugié sur le toit de l'orphelinat, pour feuilleter un livre illustré avec des insectes en tout genre et quelques crayons. Son après-midi était tout tracé, entre dessins et coloriage, sous un ciel bleu sans nuage. Beaucoup se demanderont pourquoi le toit, alors que c'est le dernier endroit où on voudrait voir un enfant jouer. C'est pourtant l'endroit le plus calme de tout l'orphelinat, même si des plus grands venaient fricoter là-haut…

    Alors qu'iel était en plein coloriage d'un hétérocère, dessiné par ses soins sur les pages blanches du livre, une silhouette attira son regard. C'était Emil ! Iel l'avait cherché partout aujourd'hui, et ne l'avait pas trouvé. Il ne lea cherchait pas, par contre, car ce dernier s'approcha de la barrière de sécurité ridicule. Noodle se releva rapidement, prêt.e à lui montrer ses beaux dessins, iel pressa même le pas pour s'approcher de lui…

    Pourquoi il regarde en bas ?

    Pourquoi il regarde en haut ?

    Pourquoi mon cœur bat aussi fort d'un coup ?

    Pourquoi mon corps est si lourd d'un coup ?

    Pourquoi il enjambe la barrière ?


    À onze ans, on n'imagine pas vraiment ce qui se passe dans la tête des plus grands. À onze ans, on n'imagine pas que l'on peut mettre fin à ses jours. À onze ans, on a encore toute la vie devant nous… Mais qu'en était-il quand on avait treize ans ? Emil avait treize ans. Il ne pouvait pas faire ça ? Mourir, c'était un truc triste d'adulte. Il pouvait pas faire ça. Il pouvait pas penser à ça.

    Sans s'en rendre compte, à croire que son instinct était déjà éveillé à cette époque, le corps de la salamandre bougea de lui-même. Ses petites mains attrapèrent le bras d'Emil pour le tirer en arrière, le forçant à tomber contre le sol sans douceur. Noodle tremblait de la tête aux pieds alors qu'elle surplomba le garçon, la gorge sèche alors que son regard vert était planté dans celui sombre d'Emil.

    Il y avait plusieurs raisons pour lesquelles Noodle l'avait empêché de commettre l'irréparable. Même si la salamandre justifiée son geste par leur amitié bancale, il y avait une raison plus sinistre : iel ne voulait pas être accusé du meurtre d'Emil… Avant de monter sur le toit, iel avait croisé ses anciens tyrans. Dans son cerveau d'enfant malmené et anxieux, il était évident que ces salopards allaient l'accuser.

    Tu sens mauvais…

    Ce fut la première chose qu'il lui dit, alors qu'iel venait de le sauver d'une mort évidente. Bien sûr, c'était pas l'envie qui manquait à Noodle de lui mettre une patate, mais ses mains tremblaient tellement et ses muscles étaient tellement crispés que la seule chose qu'iel puisse faire, ce fût de se laisser tomber à côté de lui.

    J'vais t'faire bouffer des chenilles.

    FIN TW

    Depuis cet incident, tout changea. Enfin, pas totalement. Emil était toujours un trou de balle, mais beaucoup moins. C'était un gamin étrange, comme ellui. Noodle s'en rendait compte en le côtoyant, au fur et à mesure que cette amitié à sens unique devenait une véritable amitié. L'ambiance était différente quand iel lui montrait une poignée de petits cloportes ou qu'iel lui expliquait ce qu'iel comptait faire une fois adulte, maintenant qu'il l'écoutait et hochait la tête. Quand bien même il ronchonnait quand Noodle décidait de changer (toutes) les règles d'un jeu, quand bien même iel était incapable de rester en place plus de cinq minutes. Noodle était heureux.se et excité.e d'avoir un véritable ami à ses côtés, après tant d'années de souffrance et de mise à l'écart ! Il y avait donc moyen qu'iel s'intègre dans cette société violente…

    Mais ça, c'étaient les espoirs d'un.e gamin.e, car la puberté rattrapa Noodle. Si les règles sont un passage obligatoire pour les jeunes adolescentes, Noodle aurait préféré que la nature lui donne des menstruations bien plus douloureuses si ça signifiait de ne pas subir une évolution dans sa corruption. Les maux de ventre et le sang dans ses sous-vêtements étaient les derniers de ses soucis. Ce changement soudain d'hormones a réveiller la Corruption en ellui, entraînant un changement de comportement chez la salamandre.

    Noodle a longtemps cru que les menstruations étaient un véritable calvaire, avant de comprendre qu'il s'agissait en réalité des symptômes de son infection et pour cause : lorsqu'iel demandait conseil auprès des adultes, iels lui disaient que c'était normal. Que s'iel vomissait, c'était que la douleur était si grande que son corps ne pouvait pas le supporter. Que s'iel avait des vertiges, c'était à cause de son corps trop maigre. En comprenant que personne n'allait l'aider et que c'était certainement pas un petit cachet pour le ventre qui allait soulager ses douleurs, iel ne disait plus rien. Iel ne pouvait même pas demander à Emil, c'était un garçon, peut-être même n'avait-il jamais entendu parler des règles…

    TW : Body horror + Suicide

    Toutefois, ses symptômes n'étaient que les premiers d'une longue liste de souffrances. Les premiers jours de son cycle étaient peut-être les plus agréables, malgré l'inconfort provoqué par ses douleurs dans le bas-ventre et le dos. C'est au milieu du cycle que ça se gâtera pour ellui.

    Aux douleurs, s'ajoutèrent les vomissements, Noodle ne passait pas une journée sans au moins renvoyer l'un de ses repas, dans le meilleur des cas. Iel avait d'ailleurs trouvé une combine pour ne pas inquiéter Emil et Rinko, iel disait avoir mangé un insecte, provoquant la colère et le dégoût de ses aînés, mais c'était toujours mieux que de les voir s'inquiéter à son sujet. Iel n'avait pas besoin de leur pitié, ni même de leur soutien pour de petites règles passagères. C'est quand la fièvre s'installa que Noodle commença à manquer d'excuses, son corps était bouillant, iel suait à grosses gouttes par moment et devenait irritable, avec l'agressivité en moins, car iel n'arrivait plus à se battre avec Emil, pire, iel évitait parfois même les conflits en se réfugiant dans sa chambre.

    Les pires jours étaient ceux où iel était incapable de sortir du lit. Son corps lui semblait lourd, chaque geste l'épuisait, à tel point qu'iel ne mangeait presque pas, sans compter que le peu qu'iel mangeait, iel le vomissait. C'était pas uniquement que les muscles qui étaient tendus et fatigués, ses articulations aussi lui faisaient souffrir le martyr, à tel point qu'iel refusait de bouger. La fièvre l'empêchait de garder des draps secs, mais surtout, elle lui montait d'ailleurs à la tête. A tel point qu'iel confrontait parfois Rinko et Emil en leur disant d'arrêter de venir dans sa piaule alors qu'aucun d'eux n'était venu. Parfois, iel les entendait au travers des murs, se moquant d'iel et de sa souffrance, qu'iel faisait semblant pour attirer l'attention sur iel. Parfois, iel entendait son ancien prénom, parfois iel entendait le rire des merdeux qui l'avaient harcelé plus jeune. Ce qu'iel voyait et entendait n'existaient pas. Etait-iel même sûr.e que Rinko existait ? Emil, iel en était sûr, iel le connaissait depuis plus longtemps… Mais Rinko, avec son magnifique sourire, c'était pas possible de sourire autant et aussi facilement dans un monde aussi merdique ?! Les interactions qu'Emil avait avec elle, peut-être qu'il se moquait d'iel en jouant dans son délire. Peut-être qu'il se vengeait, après toutes ces années, pour avoir perdu ce stupide pari…

    Ah, si seulement les crises d'angoisse ne s'étaient pas mêlées à ça, Noodle s'en serait certainement mieux porté. Jusqu'ici, iel n'avait jamais eu de compte à rendre à personne, c'était donc normal pour ellui de disparaître plusieurs jours, sans prévenir qui que ce soit. Personne n'était venu lors de sa naissance, personne ne s'inquiétait quand iel se faisait martyriser par les autres enfants, personne n'écoutait sa souffrance… Alors, pourquoi Rinko et Emil s'inquiétaient pour ellui, soudainement. Pourquoi iels venaient tout de même l'avoir alors qu'iel refusait de voir des gens ? Pourquoi iels l'engueuler sur son état de santé ?

    C'était le genre de réflexion qui traversait l'esprit de Noodle, allongé.e sur son lit, alors que ses autres copines de chambre étaient dehors. Quand iel ne pensait pas à ça, iel pleurait à cause de la douleur dans son coccyx, iel avait l'impression que sa colonne vertébrale poussait hors de sa peau, la protubérance au-dessus de son cul était tellement douloureuse. Iel développa une véritable obsession, mesurant chaque jour cet appendice, angoissant sur le fait qu'il n'arrêtait pas de grandir. Iel pleurait même, car Emil et Rinko allaient certainement lea détester, car iel était véritablement corrompu.e. Iel allait devenir un monstre et iel allait les massacrer une fois que sa transformation serait terminée. Iel allait tuer tous les enfants de l'orphelinat, les adultes aussi, personne ne pourrait l'arrêter dans sa rage destructrice et meurtrière et…

    FIN TWs

    Et heureusement que Noodle n'était qu'un.e couard.e, incapable de se faire du mal, incapable de se jeter d'un toit comme Emil. Ce n'est pas faute d'y avoir pensé plusieurs fois dans ses crises de douleur, tout irait mieux, la douleur s'en irait. Ca lui aurait aussi éviter de devoir montrer sa queue animale à Emil et Rinko, à affronter leur regard, à avoir peur de leurs réactions alors que son corps changeait à vue d'œil… Noodle était assez stupide pour pense qu'enrouler sa queue gluante autour de sa jambe serait et porter des pantalons longs seraient suffisant, mais les deux autres étaient loin d'être idiots et ça finirait par se voir. Bien que Noodle connaissait Emil depuis plus longtemps, c'est d'abord à Rinko qu'iel expliqua son mal-être.

    Il fallut un long moment à Noodle pour trouver le bon moment pour lui en parler, c'était jamais le bon moment pour lui en parler d'après ellui. Rinko était une véritable grande sœur à ses yeux, c'était même elle qui l'avait réconforté et rassuré pendant sa première menstruation, en lui disant bien entendu que ce qu'iel vivait, ce n'était tout simplement pas normal. La salamandre profita d'être seul.e avec elle pour enfin tout lui raconter : ses douleurs, ses disparitions inexpliquées, ses hallucinations, sa queue qu'elle tentait naïvement de cacher…. Queue qu'elle lui montra timidement. Noodle ne savait pas comment réagirait la blonde face à tout ça, mais Rinko resta fidèle à elle-même. Son premier reflex fut de lui proposer un plat capable de la soigner de tous ces maux, ce que Noodle refusa une première fois, avant d'être obligé de manger au vu de sa maigreur extrême. Certainement pas le meilleur remède quand on connaît la cuisine de Rinko, mais si c'est cuisiner avec amour… Et puis, surtout, la future Vigilae lui dit quelque chose de terrible :

    Tu es toujours aussi adorable !

    Comment résister à ça ?! Impossible ! Le sourire rayonnant de Rinko ne laissait nulle place au doute quant à la véracité de ses propos. Quand bien même elle mentait, Noodle n'arrêta pas de penser à ces mots qui combattaient à présent vaillamment ses angoisses.

    Puis vient le moment fatidique d'expliquer à nouveau tout ça à Emil, car Emil était loin d'être un modèle de tolérance, il déteste au plus haut point les personnes corrompues, à raison à cause du crime horrible qu'a commis son père. C'était bien plus délicat et Noodle n'est vraiment pas connu pour faire dans la dentelle dans ses explications… Honteusement, iel lui montra sa queue visqueuse, iel lui expliqua ce qu'iel traversait, sans vraiment justifier ses absences et en lui épargnant les hallucinations et autres cauchemars démentiels. Bien entendu, la première réaction d'Emil fut le choc, mais il fallait reconnaître qu'il réussissait à cacher son dégoût à la perfection. Lui aussi, eut des mots rassurants :

    Ça fait mal si je touche ?

    La réponse était évidemment positive, la salamandre lui interdisant de mettre ses sales pattes sur sa queue qui lui faisait encore souffrir le martyre.

    TW : BH

    Mais au moins, Noodle pouvait se réjouir qu'aucun de ses deux (et seuls) amis n'allait l'abandonner à cause de l'évolution de sa corruption. Cette joie fut toutefois de courte durée, car iel perdit une première dent. Puis une seconde, puis une troisième… C'est là que la véritable terreur s'installa chez Noodle, perdre ses dents n'était clairement pas un signe de bonne santé et iel en avait déduit qu'iel allait tout simplement mourir. Bien qu'iel se soit confié à Rinko et Emil quelques semaines plus tôt, Noodle disparaît à nouveau. Plutôt que de vagabonder on ne sait où, la salamandre finit par aller à l'hôpital Attano en traînant les pieds… Iel n'aime pas particulièrement l'hôpital, mais c'était bien là le seul endroit où iel pouvait aller pour demander de l'aide. Iel ne voulait pas mourir, c'était encore trop tôt, iel avait encore tant de choses à faire avec Emil et Rinko. Iel était plus jeune qu'eux, iel ne pouvait pas mourir en premier ! Bien que ces deux abrutis ce soit lancés dans des carrières de Vindicatores et Vigilae. Au moins, iels avaient un futur, ellui ne savait pas trop quoi faire s'iel survivait à cette puberté maudite.

    On lui expliqua alors que sa dentition "humaine" était en train de laisser place à une dentition plus… animale. Noodle était en train de perdre ses dents (pas si) définitives pour laisser place à une nouvelle dentition : de véritables crocs pointus et triangulaires. Bien entendu, aussi impressionnante que pouvait être la perte de dents, elle était sans douleur… Contrairement à la pousse de ces nouvelles canines ; ses gencives étaient gonflées et enflammées, la fièvre ne la quittait plus, son petit crâne était à deux doigts d'exploser à cause de la douleur. Quand une dent perçait la gencive, le goût du sang emplissait parfois sa bouche. Des douleurs qui étaient ajoutées aux précédentes, les médecins ont essayé de multiples traitements pour lea soulager de la douleur, sans vraiment trouver quelque chose de parfait…

    Noodle resta quelques semaines hospitalisé.e, mais quand les douleurs s'envolèrent, iel mit aussi les voiles pour retourner à l'orphelinat. Comme à son habitude, iel agissait comme-ci de rien été, qu'iel n'avait pas été absent pendant des jours, que ces crocs avaient toujours été là depuis le début. En réalité, iel était plutôt soulager que Rinko et Emil soient préoccupés par leur avenir. Ellui, iel avait toujours mal au dos, sa queue continuait de grandir, mais le reste des symptômes commençait à s'atténuer peu à peu, malgré des fièvres persistantes et des rêves sanglants. Autant de symptômes qu'iel ne partageait pas à ses deux amis, répondant d'un simple pouce levé quand on lui demandait comment iel allait.

    FIN TW

    En remarquant que sa queue ne prenait plus de centimètres tous les mois, Noodle en conclut que son état était stable. Que la Corruption n'affectait plus son corps, ni ses perceptions. Iel du s'habituer à cette nouvelle dentition, bien que sa langue et sa bouche étaient lacérées de morsures involontaires. Alors que Rinko était devenue une Vigilae respectable et qu'Emil devenait enfin un Vindicatores redoutable, il ne restait plus qu'à Noodle de trouver sa voie… À dix-sept ans, iel a bien essayé de se rendre utile dans les murs de la ville, mais le train-train quotidien l'ennuie rapidement, et son manque de sociabilité finissait par se voir dans certains boulot. Capable de travaux manuels, mais pas capable de soulever une pierre, iel manquait aussi de patience et de précision pour faire un travail d'artisan. Sur les conseils de Rinko, iel finit par s'inscrire à la formation des Messores.

    Comme toujours, Noodle préfère la pratique à la théorie. Le début de la formation était donc compliqué pour ellui, à suivre des leçons interminables alors qu'iel n'avait qu'une seule envie, c'était d'aller dehors. C'est au détour d'une sortie pédagogique que la salamandre se découvrit une nouvelle passion : la mycologie. Incomparable aux insectes, le règne fongique est encore plein de mystère, autant dans les espèces que dans l'utilisation des différents mycètes. Les sorties d'identification n'étaient pas suffisantes pour la salamandre qui finissait par dévorer des livres entiers sur le sujet, puis à carrément faire ses propres sorties en solitaire et faire ses propres expériences ! Comprenez par là que Noodle se lança dans l'identification des champignons et autres moisissures, armé d'un petit livre de poche écrit par un érudit. Rinko était déjà une menace biologique dans la cuisine, si en plus Noodle allait lui rapporter des champignons non-comestibles, le trio n'aurait pas assez de papier toilette pour survivre. Dans tous les cas, son intérêt pour sa formation fut renouvelé par cette curiosité.

    C'est aux alentours de ses dix-neuf ans que Noodle put rejoindre une première expédition pour conclure sa formation. L'angoisse de se retrouver avec un groupe d'inconnus lui prenait la gorge, la peur de l'inconnu lui alourdissait le ventre, mais c'était rien en comparaison de l'excitation qui la faisait sauter comme une puce. Bien sûr, Noodle avait cassé les couilles à tout le monde en parlant sans cesse, mais c'était plutôt une bonne nouvelle, car ça l'expédition se déroulait bien ! Il s'agissait d'un mandat de la Guilde pour surtout récupérer des matériaux et végétaux en pleine forêt. La véritable motivation de Noodle se trouvait dans le pourcentage de chance de trouver des champignons lors de cette sortie et, avec les pluies des derniers jours, le pourcentage était haut ! En plus de ramasser ce qui était demandé, la salamandre se retrouva avec des variétés comestibles de mycènes dans les poches. À peine rentrée au bercail, elle nettoya rapidement les champignons pour se faire une soupe avec en sauvant quelques légumes de la cuisine de Rinko. Le goût était… exceptionnel ! Un mets digne d'un des meilleurs restaurants de Lucidalia.

    Les jours qui suivent étaient ponctués par des vertiges et des haut-le-cœur qui poussèrent Noodle à vomir. Iel passa en revue ce qu'iel avait mangé ces derniers jours, même si les plats de Rinko n'étaient pas des meilleurs, iel était rarement malade avec… Et les champignons qu'iel récolté il y a quelques jours étaient pourtant comestibles, iel avait vérifié cinq fois dans son manuel ! Noodle n'avait tout simplement pas de chance, car dans les fonges qu'iel avait ramassé, l'un d'eux était corrompu… Les migraines s'invitèrent rapidement dans sa petite tête, tout comme la panique comment s'installer. Ces symptômes lui rappelaient que trop bien ce qu'iel avait vécu il n'y a pas si longtemps que ça ; iel allait de nouveau muter ?! Bien sûr, il n'avait aucune idée que c'était liée à sa délicieuse soupe, iel pensait juste qu'il s'agissait d'un nouveau cycle de transformation… Cette fois, de nouvelles hallucinations viennent peupler son quotidien. Noodle avait l'impression de voir des ombres du coin de l'œil, quand iel tournait la tête trop vite, c'était bien loin des clones diaboliques d'Emil et de Rinko qui venaient lea déranger dans sa chambre.

    Par contre, perdre complètement la vue de son œil gauche, c'était nouveau. Et terrifiant. Son premier réflexe fut de courir devant un miroir pour vérifier que son œil était toujours dans son orbite. C'était le cas ! Par contre, iel ne retrouva pas la vue dans la journée… Ni le lendemain… Ni le surlendemain… Des taches pigmentaires étaient aussi apparues dans la sclère de son œil, s'agrandissant avec le temps. Avec un œil en moins, la salamandre a une mauvaise appréciation des distances, iel se cognait dans les meubles. Le pire, c'est qu'iel quittait à nouveau le foyer pendant de longues périodes, prétextant des expéditions longues, mais pas dangereuses. C'était bien entendu un mensonge, car Noodle s'aventurait parfois dans les quartiers malfamés avec un objectif simple : trouver un dealer.

    Pendant sa formation, iel avait côtoyé des Messores avec qui iel avait pu discuter des différentes propriétés des plantes, dont certaines aux vertus euphorisantes mais aussi apaisantes… Alors, comme l'adulte responsable qu'iel était, plutôt que d'aller à l'hôpital Attano pour se faire soigner, c'est tout naturellement qu'iel se tourna vers le marché noir et ses… médecines alternatives ? Iel fallut un long moment à Noodle pour trouver ce qu'iel lui convenait, certaines drogues étaient sous forme de gélules, d'huiles, mais sans réel effet sur ses angoisses et ses maux de tête. La seule chose qui lui convenait, c'était une plante aux propriétés à la fois médicinales et récréatives. Toutefois, pour consommer la résine ou les feuilles, il fallait fumer… Noodle devait cacher cette consommation aux yeux de Rinko pour des raisons évidentes, mais aussi à Emil. Quand bien même iel était malade, aucun des deux n'accepterait qu'iel utilise des drogues pour soulager ses maux, iels savaient très bien que ce genre de substances provoquait des addictions ou, pire, pouvait conduire à une forme de Corruption…

    Noodle n'avait pas le choix, malgré la prise de risque, c'était la seule chose qui calmait ses angoisses, réduisait ses maux de têtes. Sa vue n'était toujours pas revenue, mais après quelques semaines d'utilisation, la salamandre se sentait bien plus apaisée… Seulement, iel avait tellement peur de sentir fort qu'iel préférait dormir dans un foyer du Domus Civitatis plutôt que de rentrer chez ellui.

    Puis, aussi soudainement qu'iel avait perdu la vue, son œil retrouva la vue. La drogue n'était certainement pas la source de ce miracle, mais Noodle le pensait. Comme la dernière fois, iel fila regarder son œil dans un miroir. Ce dernier était bien différent de ce qu'il était à l'origine : la sclère était complètement noire, l'iris était devenu violet. Cette couleur n'était pas sans rappeler celle de la Corruption qui dévore la nature… Face à ce nouvel attribut, qu'iel trouvait plutôt cool au passage, Noodle se dit qu'iel était condamné à muter de manière complètement aléatoire. Étrangement, accepter ça lui semblait plus facile. Peut-être est-ce du à la drogue, mais Noodle se sentait bien plus armé pour faire face à ce futur incertain. Toutefois, Noodle était assez stupide pour penser qu'Emil et Rinko ne l'engueuleraient pas une fois qu'iel reviendrait. Iel ne leur donna d'ailleurs aucune explication sur cet œil malade, dont l'acuité visuelle baissait graduellement…

    Depuis, Noodle vit sa meilleure vie. Bien que le boulot de Messores lui demande une certaine assiduité, iel passe le plus clair de son temps à pioncer, fumer et profiter de ses deux meilleurs amis. Rien ne pourrait assombrir ce tableau, pas vrai ? Bien sûr que non. Il était évident qu'Emil s'éloignait de Rinko et d'ellui. Iel pouvait comprendre qu'il mange à l'extérieur, à cause de la bouffe de Rinko, mais cet abruti passait de moins en moins de temps avec eux… Noodle pense que le vieux spectre d'il y a dix ans revenait hanter le chasseur de jais, poussant ce dernier à se jeter dans des missions dangereuses. Et vous connaissez Noodle maintenant, hors de question qu'il refasse la même bêtise.



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    Re: [TW:S+BH] J'ai pas envie.Sam 29 Juin 2024 - 16:47

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