Lucidalia Hunters
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  • Lucidalia Hunters

    Nous nous trouvons dans un monde au plus proche du désespoir, mêlant Corruption et affrontements contre des monstres de toutes les formes. Après l’apparition de la Désolation, un monstre gargantuesque détruisant tout sur son passage, l’Empire de Concordia a dû subir un exode maritime, s’échouant sur un continent inconnu, habité de créatures en tout genre. Il s’agit de l’An 0.

    Dans ce contexte apocalyptique, de nombreuses ressources de l’Empire ont été perdues, amenant la population au maigre nombre de 150.000 habitants. Forts de caractère, les rescapés ne se contentent pas simplement de survivre, mais prennent leur place sur ce nouveau continent : la ville de Lucidalia dissipera la Corruption.

    Aujourd’hui en l’An 54, les humains sont installés dans la ville, qui survit comme elle peut malgré l’hostilité des environnements alentours. Qu’il s’agisse de chasse, de sciences ou de récolte, chaque pan de la société lutte pour la même chose : la survie de l’Humanité. Vous participerez à celle-ci, dans un contexte post-apocalyptique victorien dans lequel chacun a un rôle à jouer !

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    [TW : S] (Not so) Old Boy

    [TW : S] (Not so) Old Boy

    Emil L. Kwellan

    Messages Messages : 60
    Dalias Dalias : 995
    [TW : S] (Not so) Old Boy 7hc7
    RôleChasseur à temps plein
    RangBellicius
    FaceclaimYuta Okkotsu - Jujutsu Kaisen
    DC : [TW : S] (Not so) Old Boy 33zw Carmilla Sheridan
    [TW : S] (Not so) Old BoyDim 16 Juin 2024 - 9:54
    Emil Louis KwellanYuta Okkotsu — Jujutsu KaisenVindicatores à temps plein23MasculinHétérosexuelChasseurJe ne souhaite pas une chambre au Domus CivitatisLe talent d’une personne était un don des dieux, capable de mettre en exergue la capacité d’un individu, dans une tâche bien précise. En l’occurrence, le talent d’Emil se trouvait dans l’art et dans les dessins, véritable fondation de sa psyché. Une passion qui l’animait durant toute son enfance, jusqu’à l’évidence du drame de la mort de ses parents ; dans un sens, dessiner pour lui était une voie claire et limpide vers un passé qui était révolu.

    Qui était-il alors, ce jeune homme en proie à de douloureux démons ? Si ses proches pouvaient le décrire d’une seule citation, ce serait le fait qu’on ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs, phrase étrange, sortie de son contexte, mais qui prend tout son sens lorsque l’analyse de la psyché d’Emil est perfectionnée. Dans un sens, il s’agit complètement de l’adage contribuant le plus à ses actes actuels, qui demeurent tout de même téméraires, et dangereux.

    Le jeune chasseur a décidé de tout abandonner, la majeure partie de ses liens sociaux comme ses passions, pour dédier sa vie à la chasse de monstres. Qu’il s’agisse de petits comme de grands, il est certain que dans sa vision idéale du monde, les monstres, la corruption, et cette vie morose et autoritaire n’existent pas ; à la place, se trouverait un monde où ceux qu’il aime peuvent vivre au-delà des murs de Lucidalia, ou même des frontières d’Eldoria.

    Voilà, néanmoins, où se trouvait le souci : cette vision anachronique de la vie en société ne le menait que face à un mur contre lequel il butait sans arrêt ; s’il était au moins possible d’envoyer les monstres en voie d’extinction, rien ne prouvait que la Corruption pouvait disparaître pour toujours, ce qui lui fendait le cœur, dont la tolérance à cette saloperie, comme il l’appelait, était minime. Très craintif de ce phénomène, il le considère comme une lie à abattre, bien que son hypocrisie se forme dans sa relation avec son amie d’enfance, qui présente des signes de mutations propre à la Corruption. Évidemment, il ne serait pas capable de montrer son dédain pour ces mutations face à elle, au point qu’il a réussi à la tolérer telle qu’elle est.

    Il est donc difficile de lui retirer ses idées reçues. Bien qu’il voit ces deux problématiques comme un attentat à sa liberté et sa bienséance, on peut également voir les prémices d’une diabolisation intense de ces deux pans de la vie à Eldoria. Pour cela, d’ailleurs, qu’il pratique la chasse à longueur de temps, multipliant les missions à l’extérieur, quitte à ne pratiquer aucun métier ni hobby à l’intérieur de la ville. Loin de lui se trouve cette passion pour le dessin, et encore moins sa passion pour ses proches, il en vient à ignorer leur existence par moments, au point de les aliéner dans leur relation mutuelle.

    Sur le terrain, Emil est un homme très concentré, à l’affût du moindre mouvement. Pour autant, cela ne fait pas de lui un chasseur exceptionnel. Il n’avait par exemple pas réussi à entrer chez les Vindicatores du premier coup, poursuivant une perfection qui n'existait pas, dans ses résultats aux concours permettant son entrée dans ce groupe d’élite. Plus le temps passe, et plus il s’imprègne d’une expérience gratifiante et satisfaisante… Il y va simplement à son rythme. Mais alors qu’il n’amasse pas un talent particulier pour la chasse, il se retrouve très souvent dans des situations compliquées, dans lesquelles sa vie est facilement mise en danger.

    Nombreux sont ceux qui traitent Emil comme un suicidaire, pour cette raison en particulier. Et à bien des égards, il l’est très certainement. Plutôt que de chercher la mort digne, à l’instar d’un guerrier ancestral, il prend très peu soin de lui et de sa survie, au point que ses missions doivent toujours se faire accompagnées, pour qu’il puisse être mis les pieds hors de cette mélasse mortelle qui pouvait l’emporter dans un élan suicidaire.

    Tout cela, il est très difficile de le remarquer… Car l’orphelin est un homme incapable d’exprimer ses émotions. Pour lui, un rire est un atout que beaucoup de gens ont, et qu’il n’arrive pas à maîtriser, le sourire un imaginaire qui n'atteignait pas. Les larmes étaient absentes de son langage corporel, et ce dernier n’aidait en rien les personnes l’entourant. Pour naviguer dans ce fleuve d’émotions, il a fermé toutes les portes vers leurs expressions, menant une vie morose et monotone, dans le but d’être parfaitement adéquat à la chasse. Ou du moins, c'est l’excuse qu’il se donne, alors qu’en réalité, il s'agit plutôt d’un traumatisme, qu’il porte et incarne depuis la mort de ses parents.

    Il lui arrive cependant d’être impulsif, également, et violent avec ses pairs. S’il n’hésite pas à utiliser des mots crus et irrespectueux, il a également une tendance à en venir à la violence pour parvenir à ses fins, très souvent le respect de sa personne et de son objectif. Bien évidemment, il lui arrive le plus de se battre avec Noodle, et parfois même Rinko, quand l’occasion s’y prête… Mais il n'a pas de filtre, même avec des inconnus, ce qui le rend détestable à côtoyer, lorsqu’on ne le connait pas vraiment.

    Ce sont sans doute ses qualités qui lui permettent de garder une relation quasi-stable avec sa famille de cœur : loyal comme un chien, Emil n’est pas du genre à abandonner ceux qu’il aime pour toujours, revenant toujours dans cet habitacle qu'il considérait comme sa maison, lorsque le besoin se fait savoir. Cette réalisation lui force de reconnaître l'importance de sa famille,  les mettant même sur un piédestal assez décourageant à escalader. Son nombre très restreint d’amis lui donne toutefois l’occasion de leur accorder un temps, très court et raréfiée par son manque d’empathie, qu’il trouve tout de même précieux. Et dans cet amour se trouve ce désir de protection excessif, qu’il assume par-dessus tout. Il faut simplement réussir à pénétrer cette carapace d’émotions, qui le rend détestable… ValeureuxCourageuxArtistiqueLoyalDiscretPerfectionnisteTéméraireTimideTimoréIntolérantTêtuDépressif
    80175Il n’est pas difficile de décrire physiquement Emil, tant son apparence est dotée d’un ordinaire à toute épreuve. Pourtant, le premier détail qui se remarque sur son visage est ses poches de cernes décorant le bas de ses paupières, preuve intime de son rythme de vie désastreux… En plus de la pâleur de sa peau à toute épreuve, prouvant une hygiène de vie déplorable.

    Dans un sens, l’orphelin incarne sa dépression par son apparence, loin d’être glorieuse… Ou plutôt, si proche de la banalité. En effet, on peut comprendre derrière son accoutrement qu’Emil n’avait jamais rien eu de spécial, physiquement : il mesure une taille moyenne, ses yeux à la couleur noisette représentent son pedigree familial humble, son visage ne donne rien de particulièrement aguicheur...Sans oublier ses cheveux de jais, qui ont l’audace particulière de s’exprimer en bataille, lorsqu’ils ne sont pas coiffés par une de ses amies proches. Ses mèches de cheveux lui tombent d’ailleurs jusqu’au front, lorsqu’ils ne sont pas convenablement coiffés.

    Pour autant, il ne part pas complètement sans argument, portant physiquement une silhouette sportive, ainsi qu’une musculature travaillée, une obligation, lorsqu’il s’agissait d’un chasseur, finalement. Derrière ses vêtements le plus souvent ample, il se vante tout de même d’un corps sculpté, et travaillé par l’entraînement et l’expérience, dans une fine définition musclée. Il préfère néanmoins s’habiller de manière indigne, presqu’ignoble, tant il ne se voit pas comme digne d’un tel corps. Dans un sens, il voit dans cette apparence une sorte de dysphorie qu’il n’arrive pas à s’expliquer. Comme si ce corps ne lui appartenait pas réellement.

    Ses vêtements, d’ailleurs, sont tous très humbles, à l’inverse de ce qu’une élite comme un Vindicatorpourrait porter. La réalité se trouve dans son désintérêt pour son apparence, qui se manifeste même dans sa tenue. Ses vêtements de chasse sont toujours les mêmes : un ample manteau blanc, dont les deux boutons se trouvent au niveau de l’épaule gauche, et un pantalon en soie noir, avec une ceinture blanche, attachée à l’aide d’un nœud. Mais la réalité est qu’en plus d’être ses vêtements de chasse, il s’agit surtout de sa tenue quotidienne… Il porte toujours son sabre sur soi, isolé dans une poche prévu à cet effet, accroché à son dos.

    Finalement, son corps est également orné de cicatrices diverses, liées à différents faits d’armes: la chasse au monstre, tout comme les bagarres avec Noodle, lors de leur adolescence. À vrai dire, ces lointaines balafres sont même plus abondantes que celles liées aux monstres, bien que celles-ci étaient bien présentes en nombre… La preuve de son expérience assez poussée dans la baston, bien que son adversaire ait toujours été le même.

    Autrement, Emil ne présente aucun signe particulier. On pourrait certainement le reconnaître dans une foule par sa banalité, tant son entourage est doté de personnes plus grandes que nature, des corrompus aux chasseurs les plus extravagants. Cette extravagance, lui, il la contient dans un pan égaré de son cerveau, gardant cette banalité effarante devant lui, en guise de premières impressions.


    [TW : S] (Not so) Old Boy S7ha


    Dernière édition par Emil L. Kwellan le Mer 19 Juin 2024 - 20:49, édité 4 fois
    https://lucidaliahunters.forumactif.com/t74-tw-s-not-so-old-boy

    Emil L. Kwellan

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    Re: [TW : S] (Not so) Old BoyDim 16 Juin 2024 - 18:06
    La Liberté avant le Confort.D’aucuns considéraient la naissance comme le commencement d’une vie, dans laquelle on était nommé pour le restant de sa vie. Un miracle pour beaucoup, et une malédiction pour d’autres… Il s’agissait simplement de désigner sa mortelle rétribution lors des étapes passées de la vie. En ce qui concernait Emil… Sa naissance fut l’œuvre d’un miracle, lui omettant difficultés et bravoure.

    Dans un sens, c’était si logique. Les parents Kwellan, dotés d’un réseau très dense de personnalités lucidaliennes, leur statut de commerçant leur permettait un rythme de vie tout ce qu’il y avait de plus riche. L’argent n’était pas un problème les concernant, et ils n’avaient pas à s’en remettre à la cantine publique pour se nourrir… Une véritable aubaine, pour très peu de gens dans la Cité.

    En résulta alors une enfance très édulcorée, pour ne pas dire affreusement hors-de-propos, pour Emil. Son éducation ne se faisait pas dans une école, mais bien entre les quatre murs d’une habitation artificiellement réchauffée. Aucune raison pour lui de sortir, tant il était assez nourri, assez gâté à l’intérieur de la sécurité du foyer.

    Voilà où se tenait le rythme de vie d’Emil. Un enfant dont l’abondance n’était qu’une part risible de la vie. Dont les souhaits étaient exaucés dans la journée même, gratifiant la personnalité du jeune garçon d’un complexe de supériorité que ses parents lui inculquaient par cette éducation entre quatre murs. Il n’était pas difficile de voir pour quelles raisons cet enfant avait grandi avec cette déraisonnable confiance en sa famille, de lui exaucer chacun de ses vœux, les capacités de ces parents clairement maîtrisées par celui-ci. C’est à l’âge de huit ans que la quintessence de cette opulence gargantuesque l’amena à son pic de l’orgueil, au point qu’il en finit par oublier cet impitoyable loi qui rythmait la vie à Lucidalia : tout le monde pouvait mourir, et ce, n’importe quand.

    Après tout, il ne s’agissait que d’un crime passionnel… Une boutade de mauvais goût, qui menait la passion des parents d’Emil à cette fin risible, loin de la mort héroïque de nombre d’explorateurs sortant à l ‘extérieur de la ville. Non, ici, les Vigilae étaient très clairs, lors de leur enquête : le père d’Emil, pris d’un élan de folie certainement engendré par de la Corruption, entraîna son épouse dans ce changement radical de statu quo, jusqu’à l’assassiner, juste avant qu’il ne mette fin à ses propres jours. Un simple meurtre-suicide, perpétré par l’homme le plus important de la vie d’un enfant, qui lui, fut épargné d’une telle lâcheté.

    Il ne s’agissait que de cela. Un simple crime passionnel, une simple contamination menant à la folie… Si son père avait emprunté un autre chemin, le jour où il avait été contaminé. Si seulement il avait pris les précautions nécessaires, si seulement sa mère n’était pas dans la ligne de mire de son jugement corrompu… Tout ceci ne serait pas arrivé ; la perte d’un guide fort de caractère, menant la propre vie du jeune garçon vers la victoire et l’opulence. À la place, Emil fut gâté pour la dernière fois, d’un cadeau empoisonné de l’ordre d’un testament à la portée délirante…

    Qu’adviendrait-il alors d’un enfant abandonné, dont la famille étendue ne voulait rien à voir, de peur d’une incubation de la Corruption ? Un enfant dont la valeur monétaire s’étalait sans doute sur des centaines de Dalias, d’autant plus. Un choix avait été fait, par l’aval de la Guilde elle-même : cet enfant, qui venait de perdre ses parents, allait devoir continuer le reste de son enfance et son adolescence dans un orphelinat, jusqu’à ce qu’il soit capable de vivre de lui-même. L’argent hérité par ses parents ? Congelée jusqu’au passage à l’âge adulte du gamin. En voilà une décision juste et équitable ! Quel dommage que rien ne lui soit expliqué, dès lors qu’il fut installé dans un orphelinat de la Cité.

    Personne ne s’était arrêté pour comprendre les émotions de cet enfant. Lui qui venait de perdre père et mère, dans un drame encore inexpliqué par la science, avait un énorme bagage à porter émotionnellement. C’est de là que commença l’horrible lutte entre Emil et ses émotions, qui durait autant que sa vie lui permettait, visiblement. Il s’agissait d’une tare qu’il n’avait jamais encore réussi à corriger, se vantant d’une insouciance émotionnelle dévastatrice. Et celle-ci commença à son passage de la vie aisée à la vie dans un foyer pour enfants.

    Ces premiers jours à l’orphelinat furent certainement les pires jours de sa vie, tant il avait été confronté à un coup de fouet émotionnel puissant, impactant sa sociabilité et sa compréhension de son entourage. Le changement d’environnement ne lui convenait évidemment pas, il était passé de manger la quantité qu’il voulait au dîner à devoir partager son assiette. Sa chambre dans le Westen lui manquait, tandis qu’ici, il la partageait avec trois autres enfants d’à peu près son âge. Son éducation en solitaire lui convenait tellement que de passer à l’école publique lui empêchait même de comprendre ce qui lui était communiqué. Il ne retenait plus rien, évitait les situations sociales et se renfermait sur lui-même, ne mangeait pas à sa faim… Au point évidemment où ça lui porta préjudice.

    Peut-être était-ce son passé, ou alors son accoutrement. Peut-être la raison se trouvait dans sa manière de s’exprimer, excessivement polie, ou alors dans sa façon d’éviter les autres enfants. Quelle qu’était la raison, néanmoins, une chose était sûre… Emil ne supportait pas les remontrances que ses pairs lui dictaient, véritable harcèlement moral, parfois physique, vécu par l’enfant de huit ans. Les insultes, les claques, ou encore les insinuations douteuses faisaient partie du quotidien du jeune Kwellan, au point qu’il finissait par internaliser toutes ces horribles paroles.

    « Si tu es ici, c’est parce que tes parents ne t’ont jamais aimé. »

    Il s’agissait de la pensée la plus permanente, dans la caboche du marmot. Celle qui se répétait en boucle, en rythme avec les paroles scandées par ses harceleurs du même âge. Il s’agissait de mots qu’il incarnait, rendait réel en s’acharnant sur cette stupide question : qu’en serait-il de ses parents, s’il n’était jamais né ? Après tout, ceux-ci s’étaient tués à la tâche, s’étaient démenés pour offrir la vie parfaite à leur unique enfant, tout cela pour finir dans cette position infâme, un père, dont le souvenir serait toujours entaché par ce crime. Une mère dont la dernière image qu’il avait d’elle était celui d’un visage déchiqueté par les coups, un corps tordu par la douleur.  

    Ces remontrances psychiques le menaient jusqu’au vomissement quotidien, un état si grave qu’il était décevant de constater que les adultes de l’orphelinat n’avaient rien vu de cette situation. En réalité, l’esprit étriqué d’un enfant de huit ans ne pouvait pas réellement conclure sur l’impuissance de ces adultes : l’étaient-ils vraiment, ou fermaient-ils les yeux devant une situation clairement critique ? Une question qu’Emil se poserait jusqu’au présent, accompagnant ses rêves de ces pensées négatives internalisées.

    Cette situation était si violente que le pauvre garçon ne put que penser à sa propre survie, et d’abord se battre, beaucoup se battre, dans le but de protéger son honneur et celui de ses parents décédés. Seulement, une telle tâche ne put être poursuivie pour bien longtemps, les blessures et cicatrices s’accumulant sur son corps, alors que cette violence était répudiée par les gérants de l’orphelinat, constatant que sa défense physique était loin d’être justifiable face au harcèlement… Il finit donc plutôt par rejoindre les teignes dans leur traitement arbitraire de leurs camarades, dans le harcèlement d’une dénommée Noodle. Ce fut là le lieu de leur première rencontre, l’orphelinat dans lequel les deux grandirent, et également celui de la naissance de leur lien à la fois étrange et passionnel. Bien qu’au départ… Leur relation n’avait rien de cela, et relevait plutôt de la haine partagée. Entre les bagarres que les deux menaient à longueur de temps, et l’amitié à sens-unique de Noodle, il était étrange de voir comment une relation aussi stupide avait pu devenir une aussi vivante, à ce jour.

    Dans tous les cas, il ne fallut pas longtemps au garçon de jais pour participer à son tour au harcèlement que subissait l’orpheline au sobriquet étrange. Il avait d’ailleurs appris à compartimenter et à justifier ces agressions par un mantra qu’il considérait comme logique, autant qu’un jeune garçon de neuf ans pouvait bien trouver :

    « Elle est là depuis plus longtemps que toi, et se fait toujours harceler. C’est qu’elle le mérite. On le mérite toujours. »

    Bien évidemment, ces mots ne faisaient aucun sens, encore moins pour une victime comme Emil, qui survivait au jour le jour. Le cerveau complètement déréglé par la honte et le dédain, il ne voyait toutefois pas le problème derrière ses actes, qui purent tout de même faire baisser le harcèlement contre lui, dans l’orphelinat.

    Trigger Warning : Suicide

    Finalement, les jours devenaient des semaines, et les semaines des mois. Il finit par se retrouver à l’âge fatidique de treize ans, où il fut, contre son gré, de plus en plus atteint par la démence. Non celle liée à la Corruption, mais plutôt celle que l’on trouvait dans la psyché de l’Humain, dans son caractère le plus franc. Après tout, ces voix désobligeantes ne faisaient que se multiplier, avec les années, passant de simples pensées intrusives à véritable flot de dégueulis arbitraire, forçant le jeune adolescent à vouloir mettre fin à tout cela, de la manière la plus sûre qu’il trouva.

    Le toit de l’établissement où il vivait n’était pas difficile d’accès. À vrai dire, il avait plutôt tendance à être facilement sollicité par les habitants les plus vieux de l’orphelinat, très souvent dans le but de se défoncer, ou autres galipettes interdites que leurs cervelles pleines d’hormones pouvait leur dicter. Mais ce jour-là, le toit était bien vide d’âme, ou du moins, Emil le pensait. Rejoignant la porte menant à l’extérieur, il n’avait plus qu’à la pousser pour être libéré de cette ambiance oppressante qu’était l’établissement. Ce que beaucoup considéraient comme une maison, Emil ne le voyait que comme une prison, le séparant de l’opulence perdue, ou de ses parents disparus. Et cette prison n’avait aucune échappatoire, si ce n’était pas pour cette zone dangereuse que le jeune garçon venait d’atteindre.

    « Il est temps de mettre fin à toute ta souffrance. »

    Entendait-il en boucle, comme une sorte de réflexion portée par un instinct de survie extrême. Les migraines qu’il ressentait n’allaient clairement pas s’arrêter, tant que ces instructions mortelles n’étaient pas suivies à la lettre. Pour cela que ses jambes le menèrent jusqu’à la barrière séparant le toit du vide, véritable garde-fou prouvant une histoire quelque peu dommageable, de la part de cette maison pour jeunes orphelins. Sa souffrance, se répétait-il, était telle qu’il ne pouvait pas rester sur cette foutue Cité une minute de plus. La logique des choses voulait que cette douleur s’estompe lorsque toutes ses fonctions vitales s’arrêteraient. Il n’avait plus aucun moyen de faire machine arrière, dès lors qu’il se tenait face à ce garde-fou, plongeant le regard dans le vide, qui le séparait du sol d’une bonne vingtaine de mètres.

    « Fais-le. »

    Il était prêt à chevaucher la barrière, clairement pas assez grande pour que sa fonction première soit satisfaite. Ses jambes se gainaient, son corps entier tremblait, tandis que les battements de son cœur s’accentuaient dans une cacophonie détestable. Son regard plongeait de nouveau dans le vide, avant de choisir le chemin opposé, plantant le ciel d’une observation aberrante. Il faisait beau, ce jour-là… Pas l’idéal pour mourir, mais c’était maintenant ou jamais. Il pouvait le faire, se répétait-il, il devait le faire !

    La suite se passa si vite qu’il n’avait plus trop de souvenirs de cet instant. Ce qu’il savait, en revanche, ce qui était sûr, c’était qu’il n’était pas seul sur ce toit, et que cet invité surprise n’avait pas l’intention de voir un de ses camarades sauter dans le vide. Il se trouvait à présent dos contre le sol, le regard planté dans ce si joli ciel bleu, dénué de nuages. Emil reconnaissait ensuite la voix de Noodle, ainsi que son visage, son odeur, même. Et la première chose qui lui sortait de la bouche fut un simple « tu sens mauvais… » Peut-être la phrase qui résumait le mieux leur relation jusqu’à présent, autant absurde que ridicule, la gloire de leur relation se trouvant dans l’irrespect total que les deux se vantaient d’avoir pour l’autre… Mêlé à de l’amour.

    Fin du Trigger Warning

    Ce à quoi cette situation mena, en revanche, ce fut une nouvelle vague de difficultés, menant son existence vers l’auto-destruction. Si l’attentat à sa vie n’avait pas fonctionné, alors que pouvait-il amener d’autres qui pourraient le guérir d’un tel mal ? Comment arriverait-il à se libérer de ces pensées macabres, à la portée suicidaire ? Sur le coup, il ne voyait rien. Cette expérience ratée fut une si franche tornade d’émotions et d’hormones en feux qu’il n’osait pas la recommencer. Et d’un autre côté, il remerciait Noodle de lui avoir permis de ressentir ces choses-là… Autant qu’un enfant de 13 ans pouvait l’internaliser, bien sûr.

    Venait alors la naissance de cette amitié débordante de sucre, menant le jeune Emil à contempler ce que la vie avait à lui offrir. Avec le recul, il se rendait bien compte de ce que ces signes voulaient dire : observer la jeune orpheline dans ses tâches, ou encore l’écouter déblatérer des idioties sans la frapper, c’était l’apanage de sentiments amoureux qu’il rejetait par honte. Quand bien même ses sentiments étaient proches de l’ignominie, le concernant, ils restaient présents, et conservaient sa rage de vivre dans une étiquette rameutée par ses hormones. Ce sourire, qu’elle lui montrait, lors de ses tirades mouvementées, c’était certainement la meilleure chose qu’il avait eue à apercevoir, si puissant que ses sentiments d’inadéquation disparurent, en même temps que ses tentatives de suicide.

    Ou du moins, c’était ce qui se déroulerait si tout se passait bien. Malheureusement, les choses ne fonctionnaient jamais dans le sens d’Emil, dans sa vie médiocre. Et autant pensait-il que sa relation amicale avec Noodle n’était plus à prouver, autant la chute qu’elle vivait lors de ses disparitions hebdomadaires ne faisait que rendre Emil moins sûr de lui-même. C’était durant la puberté de Noodle, lors de l’apparition des signes de corruption, que le jeune garçon, alors âgé de 16 ans, éprouvait de nouveau du mal-être intense. Si la lézarde disparaissait, c’était certainement de sa faute, pensait-il. Si elle ne voulait plus lui parler, c’était qu’il faisait quelque chose de mal… Et autres paroles offensives et indiscrètes. De quoi le faire plonger dans une seconde dépression, celle-ci moins puissante que la précédente, toutefois.

    La raison de cette nuance se trouvait dans la personne de Rinko. Celle-ci devenue adulte, elle était également une plus-value dans l’orphelinat, par sa simple existence : elle était également entrée dans l’établissement plus tard que Noodle, ce qui la rendait plus simple à appréhender, pour Emil. De plus, sa personnalité la rendait plus accessible, au point qu’une amitié se créa entre elle et le jeune Kwellan. Une relation sans gourmandise, ni abus, il s’agissait là de la première relation normale que le futur Vindicator vivait, pour le meilleur et pour le pire.

    Ces courtes années, où la présence de Noodle se faisait moindre, furent tout de même infernales à vivre. Si bien qu’Emil en profita même pour commencer une formation de chasseur, dans le but d’être accueilli dans le corps majestueux qu’étaient les Vindicatores. Pour une raison particulière, penseriez-vous. Mais la réalité était toute autre : il s’agissait d’un choix par dépit plus qu’autre chose… Il n’avait aucune intention de rejoindre Rinko chez les Vigilae, pour des raisons d’autonomie, et ses idées morbides revenaient au galop. Mais au moins, pensait-il, s’il devait mourir, ce serait pour une bonne cause, et non d’une manière aussi stupide que ses parents…

    Le problème, dans cette formation, était très vite palpable, chez l’adolescent : elle était bien trop difficile. On attendait des élèves une implication parfaite, et des erreurs inexistantes. Pour devenir Vindicator, il fallait braver tous les dangers d’Eldoria, et leurs surprises, haut la main… Et même comme cela, même en perfectionnant sa technique, il était possible de mourir. Une leçon qu’Emil incarnait depuis déjà ses huit ans.

    « N’importe qui à Lucidalia peut mourir… Même Noodle, et même Rinko. »

    Il s’agissait de ses pensées les plus digestibles. Pour la millième fois qu’il se le répétait, il ratait une nouvelle fois ses examens d’entrée chez les Vindicatores : la lame mal aiguisée, la tenue de combat mal portée, ou encore l’équilibre portée disparue, il était clair que le jeune chasseur les cumulait, au point qu’à son troisième essai, les instructeurs le considéraient déjà comme un raté. Ce fut un miracle qu’à ses dix-huit ans, le poussin devint un aigle, loin de la perfection que l’on attendait d’un chasseur de haut-rang, mais assez performant pour être envoyé sur le terrain.

    Sa première mission était simple, finalement, il ne s’agissait que d’une opération d’éclaireur, permettant à une équipe plus qualifiée d’être assez préparé pour la zone qu’ils miroitaient… En l’occurrence, le cimetière de bateaux en plein dans la plaine de Dannah, véritable curiosité aux ramifications bibliques. Ce lieu allait à l’encontre même de ce que la logique humaine pouvait comprendre, mystérieuse et volatile. De toute évidence, cette mission serait une promenade de plaisir, contrairement à ce qu’une visite de l’étang pourrait amener.

    C’était là, la réflexion de perdants. Et Dieu savait qu’Emil, et son équipe d’explorateurs, étaient des perdants. À peine eurent-ils le temps d’atteindre les lieux qu’ils furent attaqués par un monstre… Une bête aux proportions exagérées, bien plus puissante que ce en quoi Emil avait pu imaginer. Paralysé par la peur, et incapable même de fuir, le jeune homme ne put qu’observer son équipe se faire massacrer, l’un après l’autre, sans qu’il ne puisse rien y faire. Observant chacun de ses camarades se faire déchiqueter, leurs organes voltigeant dans des effusions de sang exagérées, alors que leurs membres se séparaient de leurs corps, à la manière de poupées.

    Emil ne fit rien. Emil ne put rien. Emil observa la scène tel un enfant, face à la barrière le séparant du vide, cinq ans plus tôt. Emil, Emil, Emil… On l’appelait, scandait son prénom, le maudissait, alors qu’il ne put rien faire d’autres qu’observer, comme possédé par l’âme de son père, corrompu par la même maladie qui rendait ce monstre si puissant. C’était cela. Il était face à son père, il avait enfin eu l’occasion de lui rendre des comptes… Tout cela pour être finalement sauvé par une équipe de Vigilae, dans laquelle Rinko se trouvait.

    Rinko était… Une bouffée d’air frais, devant laquelle Emil put finalement exprimer tout son ressenti, de son enfance jusqu’à cet instant, fatidique dans son passage à l’âge adulte. Lui qui en avait marre, de survivre au jour le jour, de ne pas être sûr d’avoir la force de vivre au lendemain, venait à présent de vivre une catastrophe si tragique qu’il pensait à se résigner des Vindicatores. De la même manière que ce jour où il tenta de tout arrêter, sa vie, sa souffrance, dans le but « d’aller mieux. »

    « Tu n’iras jamais mieux, Emil, car tu es un lâche, un incapable et une honte pour tes parents. »

    Aussi puissantes furent les voix, néanmoins, le réconfort apporté par la Vigila aux cheveux platines le confortait au moins dans une chose : quand bien-même avait-il décidé de devenir un chasseur, il n’avait plus aucune intention de mourir… Du moins, pas volontairement. Quelle honte ce serait, de laisser les deux personnes en qui il tenait le plus se noyer dans le chagrin ? Il avait peut-être failli à sa mission ce jour-là, mais les prochaines seraient des réussites cuisantes.

    Ce changement de dynamique changea complètement la donne, quant à ses compétences lors des entraînements. En effet, il semblait que se considérer comme un chasseur, et non comme une victime, renforça la résilience du jeune homme, à présent un Vindicator à part entière. Il passait la majeure partie de son temps à s’entraîner, et à chasser, gardant ses relations sociales au minimum. Il ne s’agissait pas d’un rejet de ses deux amies, bien au contraire, mais bien un renforcement de sa psyché : s’il voulait un monde où Noodle et Rinko n’avaient pas à se plier à la règle de la jungle d’Eldoria, celle qui dictait que n’importe qui pouvait mourir n’importe quand, alors il allait devoir exterminer les monstres, tous, jusqu’au dernier. Une quête qu’il mena à bien durant les cinq dernières années, jusqu’à ce jour où, malgré sa médiocrité et son manque de sagesse, il pouvait se considérer comme un chasseur à part entière.


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    Re: [TW : S] (Not so) Old BoySam 29 Juin 2024 - 16:46

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