Cerdan, étrangement, ne s'accroche pas à une somme de valeurs morales arbitraires. Au contraire, il est le premier à agir indécemment, violemment, bruyamment, à la limite de l'obscène. Sa prestance réside tout de même dans le fait que peu importe l'exercice auquel il s'adonne, il s'y adonne complètement. Il se donne corps-et-âme dans tout ce qu'il entreprend, de l'activité la plus mondaine au combat le plus noble. La plupart du temps, ces lubies ne dépassent pas une espérance de vie de plus de deux minutes, mais le principe demeure tout de même. Cerdan assume tout ce qu'il fait, c'est bien pour ça qu'il ne ment jamais. Mentir, c'est avoir peur de la réaction d'autrui, or, Cerdan n'a peur de rien. Encore une fois, il ne s'agit pas là d'un choix moral, celui de l'honnêteté pure et blanche. La vérité absolue de Cerdan réside dans le fait qu'il estime n'avoir de comptes à rendre à absolument personne, peu importe le contexte. Il fait ce qu'il veut, quand il le veut, et il le fait totalement, de toutes ses forces. Si son envie s'aligne sur la votre, il sera un allié de taille. Si ce n'est pas le cas, et bien... La montagne de cadavres corrompus sur laquelle il se tient devrait en raconter plus que n'importe quel discours.
Un homme de cette trempe ne pourrait rester concentré et stoïque en toutes circonstances, certains diraient. Et ils auraient tout à fait raison, il n'existe sans doute pas d'êtres aussi volatiles et lunatiques que Cerdan en ce monde. Entretenant ses émotions à la surface, Cerdan peut passer de la colère injustifiée au fou rire en un claquement de doigts. Comme pour chaque facette de son existence, il se donne complètement et se retrouve, au final, un esclave de sa propre passion. Cela se combine bien souvent à prise de discours excessive. Vraisemblablement incapable de formuler un monologue intérieur, Cerdan se retrouve à dire tout ce qu'il pense, au moment où il le pense, sans la présence d'un filtre entre son cerveau et sa langue. Parfois, les avis qu'il émet ne sont pas aux goûts des citoyens qui sont assez proches pour les entendre. Trop souvent, il ne le sont que trop, au grand dam de leur orateur.
Depuis un certain temps, bien qu'il ne s'en soit pas encore vraiment rendu compte, Cerdan se retrouve au centre d'un groupe d'adulateurs dont il est l'objet. Le fait est que même s'il était capable de saisir l'importance qu'était en train de gagner son fan-club, il ne s'en soucierait guère, et pour cause, il n'a gagné ce dit club qu'en faisant ce qu'il a toujours fait : Il a dit la vérité. La vérité sur la situation dans laquelle les citoyens de Lucidalia vivaient. La vérité sur les murs qui les encadraient, et plus que tout, la vérité sur la raison même d'exister de ces murs : Les monstres, et leur Corruption. Cerdan est un homme spontané, victime d'une fâcheuse tendance, qui est celle de passer d'une lubie à l'autre dans la même conversation, parfois la même phrase. Il existe cependant une chose, un sujet, une entité capable de le pousser à donner toute son attention pendant un laps de temps quasi-infini : La chasse aux monstres, et l'éradication du maudit phénomène connu sous l'appellation de Corruption. Quand cette dernière fait son apparition autour de Cerdan, que ce soit sous la forme d'une simple mention ou sous sa consistance physique, pure, le Massacreur de monstres dévoile un côté bien plus sombre de sa personnalité. C'est dans ces moments qu'il fait montre d'une détermination sans failles, qu'on peut sans aucun mal qualifier d'effrayante. Pour tous ses bavardages incessants, son arrogance sans fin, son égocentrisme impressionnant, Cerdan ne parle pratiquement jamais de sa propre vie, de son passé, préférant, quand il le décide, de louer les louanges de son caractère et de ses décisions à la place. Ainsi, personne ne sait d'où cette haine du différent est née, mais il n'y a aucun doute, elle existe bel et bien au sein de son cœur.
Si Cerdan accordait un jour de l'importance aux principes de famille et d'amitié, ce jour est bien lointain. En temps normal, il tolère l'existence d'autres citoyens, de ceux qu'il ne qualifierait jamais de congénères. En tant que Vindicator, il exerce son rôle avec une ferveur qui ne trahit que trop bien ses simples qualités, et il y a des fois où l'on pourrait jurer le voir faire preuve de camaraderie. Ce ne sont là que des impressions, rien de plus. La vérité, et il ne s'en cacherait jamais, c'est que le seigneur ne ressent pour la quasi-totalité des citoyens le côtoyant que de l'indifférence. Personne n'a plus d'importance que quiconque aux yeux de Cerdan que Cerdan lui même, c'est avec un tel credo qu'il a pu apprendre à se montrer impitoyable envers quiconque devrait-il un jour pointer sa lame, pour une raison ou l'autre.
Il s'agit là d'un homme qui ne connaît véritablement pas le sens du mot tolérance, aussi étrange que cela pourrait paraître aux premiers abords. En effet, il ne ment pas lors de ses discours impromptus, il souhaite véritablement se débarrasser de tous les monstres de l'île, et il sait bien qu'il ne pourrait y arriver seul, même si ce n'est pas faute d'essayer. Si l'on désirait le suivre, l'accompagner, n'importe quelle assistance serait la bienvenue. Si la source de cette assistance devait un jour être détruite par Cerdan lui même, ainsi soit-il. Le résultat serait le même pour le Seigneur.
Vestimentairement parlant, Cerdan adopte un style de haute volée, presque aristocratique. Il est toujours vêtu d'une quelconque chemise à couleur flashy et d'un pantalon tenu non par une ceinture, la plupart du temps, mais par une sorte d'écharpe se fondant à merveille dans le reste de la tenue. Cela, en général, suivi par une paire de bottes de qualité, aux semelles épaisses. Parfois, les rares fois où les boutons de sa chemise sont utilisés à bon escient, le chasseur se permet la folie d'un foulard nettement noué autour de son cou. On l'a même souvent vu affublé d'un couvre-chef, qu'il soit simple ou décoré d'une plume. Jamais en mission, cependant. Ce qui ne le quitte en revanche jamais, que ce soit en mission à l'extérieur des murs ou ailleurs, c'est son fidèle manteau bariolé, teinté de sa couleur favorite. Rouge de tout son long, le tissu ne laisse sa place à la couleur du soleil qu'au niveau des épaulettes, et aux extrémités de la couture, le long du reflet de la doublure. Que les manches soient occupés, ou qu'il soit simplement accroché aux épaules de son possesseur, ce manteau n'est jamais très loin de Cerdan.
Le dernier accessoire qui est toujours à la portée de l'orateur est bien sûr son légendaire sourire. Quand il est contrarié, le gradé des Vindicatores fait montre de sa colère, grimace, hurle même. Quand il est triste, c'est à peu près la même chose. Mais en dehors de cela, un sourire véhément plâtre son faciès. Le chasseur prend apparemment soin de son hygiène buccale, et c'est pour le mieux, puisque ses dents sont presque toujours à la vue de tous. Qu'il soit d'humeur moqueuse ou simplement joyeux, Cerdan ne s'en cachera jamais, on n'a qu'à le regarder pour s'en apercevoir.
Dernière édition par Cerdan le Jeu 20 Juin 2024 - 0:43, édité 10 fois